Comment est calculé la retraite dans le privé ?
La détermination de la retraite des employés du secteur privé commence par calculer la rémunération annuelle moyenne. Les 25 meilleurs salaires annuels tout au long de la carrière professionnelle seront pris en compte. Il faut également considérer la durée d’assurance, c’est-à-dire le nombre de trimestres à remplir pour bénéficier du taux plein. Une minoration par trimestres manquant s’applique d’ailleurs.
Comme les autres travailleurs, les salariés du secteur privé cotisent mensuellement pour leur retraite. Une partie de leur revenu mensuel est versée à différentes caisses de retraite. L’affiliation au Régime général de la Sécurité sociale est obligatoire.
En arrêtant les activités professionnelles, arrivés à un certain âge, les salariés peuvent bénéficier d’une pension de retraite de base. Cette somme leur garantit une source d’argent qui couvre leurs besoins au quotidien. Pour optimiser sa gestion, il faut en déterminer le montant et ainsi comprendre le calcul retraite privé. Plus de détails sur le sujet sont alors présentés dans cet article.
Quels sont les éléments pris en compte dans le calcul retraite privé ?
Pour le calcul de la retraite privée, il faut déterminer trois éléments dont le salaire annuel moyen. Cette valeur est calculée sur la base des 25 meilleures années de carrière d’un assuré. On considère toutes les sources de revenus qui ont fait l’objet d’une cotisation. Les primes et les heures supplémentaires sont donc prises en compte. À noter qu’un plafond annuel pour le salaire est déterminé par la Sécurité sociale.
Pour une personne assurée dont la durée de travail n’atteint pas 25 ans, toutes les années travaillées serviront au calcul. Aussi, des coefficients de revalorisation appliqués lors de la liquidation de la retraite sont déterminés chaque année. Ils tiennent compte de l’inflation et permettent d’actualiser les sommes cotisées à leur valeur actuelle.
La durée de l’assurance détermine aussi le montant perçu par un salarié du secteur privé. En fonction de l’année de naissance, un nombre de trimestres d’assurance doit être validé. En voici quelques exemples à titre de référence :
- 164 trimestres pour les personnes nées en 1952 ;
- 166 trimestres pour les individus nés en 1957 ;
- 169 trimestres pour les personnes dont la date de naissance est en 1964 ;
- 170 trimestres pour les individus nés en 1968 ;
- 172 trimestres pour les personnes nées après 1972.
Le calcul de la retraite privée passe également par la détermination du taux de liquidation. Ce dernier est aussi appelé taux de pension ou taux applicable. On applique le taux plein de 50 % quand le nombre de trimestres requis est rempli. Il fait également atteindre l’âge légal de départ à la retraite.
Des cas de majoration ou de minoration peuvent alors faire varier le taux de liquidation. La minoration de pénalité, appelée décote, implique l’imputation de 0,625 % par trimestre manquant avec un plafond de 12,5 %.
Une limite de 20 trimestres manquants est d’ailleurs imposée. La surcote de 1,25 % par trimestre supplémentaire vient s’ajouter au taux plein.
Quelle est la formule de calcul de la retraite privé ?
Pour déterminer le montant de la retraite de base, le salaire annuel moyen est multiplié par le taux de liquidation. Le produit sera à son tour multiplié par le nombre de trimestres validés sur le nombre de trimestres requis.
La formule du calcul retraite dans le privé est la suivante :
Pension de base = Salaire annuel moyen x taux de liquidation applicable x (durée d’assurance effective / durée de référence).
Le montant obtenu fait référence à la pension annuelle de la personne assurée. Il sera divisé par 12 pour le calcul de la somme versée par mois.
Pour une retraite à taux plein, le montant de la pension représente 50 % du salaire annuel moyen.
On peut alors prendre l’exemple d’un salarié né en 1970 qui a pris sa retraite à 62 ans. À poser que sa pension de retraite s’élève à 35 000 euros. S’il remplit les 171 trimestres requis, le taux applicable est à 50 %. Il perçoit alors une pension de retraite annuelle de 35 000 x (171/171) x 50 % = 17 500 euros. Cette somme revient à 1458,33 bruts par mois.
Un autre cas de figure où le salarié ne remplit pas les trimestres requis sera aussi pris comme exemple. Au moment de son départ à la retraite, il compte seulement 164 trimestres. Une décote de 0,625 % multipliée par les 7 trimestres manquants sera alors appliquée. Le calcul de la retraite s’effectue ainsi :
Formule du calcul retraite dans le privé si le salarié ne remplit pas les trimestres requis :
35 000 x (50 % – (0,625 % x 7)) x (164/171) = 15 315,06 euros annuels.
À noter que tous les salariés doivent cotiser pour une caisse de retraite complémentaire tout au long de leur carrière. En plus de la pension de base, une somme supplémentaire leur est versée. Cette dernière représente dans les 30 % ou 60 % de la retraite globale en fonction du statut du salarié. En effet, le calcul de la retraite complémentaire est différent pour les cadres et les non-cadres.
Quelle est la durée d’assurance dans la retraite du secteur privé ?
La durée d’assurance est distincte de celle de référence. À rappeler que cette dernière représente la période de cotisation requise en vue de profiter d’une retraite à taux plein.
La durée d’assurance exprimée en trimestres, quant à elle, est assimilée aux périodes pendant laquelle une cotisation a été versée. Il ne s’agit pas d’un trimestre civil, mais du paiement d’un montant de cotisation proportionnel à un salaire minimal. Pour une année, 4 trimestres au maximum peuvent être validés sauf en présence de majoration.
Aux trimestres validés par le versement d’une cotisation peuvent s’ajouter d’autres trimestres supplémentaires. Il existe donc les périodes assimilées où l’activité professionnelle a été interrompue à cause :
- D’une période de guerre ;
- D’une détention provisoire ne précédant pas une peine d’emprisonnement ;
- D’un service national, etc.
Les trimestres rachetés sont également intégrés dans la durée d’assurance. Ils font référence à différentes majorations :
- Majoration s’agissant de différé de retraite ;
- Majoration de trimestres pour la mère suite à la grossesse et l’accouchement ;
- Majoration pour avoir élevé un enfant ;
- Majoration en cas d’éducation d’un enfant handicapé.
Si la durée d’assurance atteint celle de référence, l’assuré peut liquider sa retraite à taux plein avant l’âge légal. Toutes les périodes cotisées à un régime de retraite de base sont comptabilisées pour déterminer l’accès à ce droit. Néanmoins, seuls les trimestres régularisés en cotisation au régime général de la Sécurité sociale servent à calculer le montant de la pension.
Quelle retraite complémentaire dans le secteur privé ?
En plus du régime de base, les salariés dans le secteur privé doivent verser leur quote-part pour un régime complémentaire. Les cadres paient leurs cotisations auprès de l’Association générale des institutions de retraites des Cadres (AGIRC). Les non cadres, quant à eux, sont affiliés à l’Association des régimes de retraites Complémentaires (ARRCO).
Un système de points permet de déterminer le montant de la pension des retraites complémentaires. Les cotisations effectuées au cours de l’activité professionnelle ouvrent alors droit à des points. Elles sont composées d’une part salariale et d’une part employeur. Plusieurs caisses départementales permettent de les verser. Une fois à la retraite, c’est possible de recevoir sa pension de différentes caisses.
Il est à préciser que les cotisations effectuées ne sont pas toutes converties en points. Une part servira à équilibrer l’AGIRC ou l’ARRCO.
La liquidation de la pension complémentaire se fait généralement parallèlement à celle de la retraite de base. Le nombre de points acquis doit être multiplié par la valeur de point aussi désignée prix d’achat du point. Cette dernière qui est fixée au niveau national chaque année permet alors d’obtenir le montant de la pension.
La formule suivante s’applique alors pour déterminer le montant brut annuel de la retraite complémentaire :
Pension de retraite complémentaire = nombre de points acquis x valeur annuelle du point au moment de la liquidation.
À noter qu’à tout moment, chaque salarié dans le secteur privé peut s’informer du nombre de points dont il dispose. Il suffit d’aller sur son compte retraite en ligne.
Quelles sont les démarches pour partir en retraite dans le secteur privé ?
Tout salarié dans le secteur privé peut partir à la retraite dès qu’il atteint l’âge légal requis. Ce dernier dépendant de l’année de naissance, il est de 62 ans pour les personnes nées à partir de 1955. À noter que l’atteinte de l’âge légal n’implique pas la perception d’une pension à taux plein. D’autres conditions comme la durée de cotisation minimale doivent être remplies. Lorsqu’un salarié prévoit de partir en retraite, il est obligé d’en informer son employeur.
4 à 6 mois avant le départ prévu, des démarches doivent être entamées. Ce laps de temps sert notamment à la préparation des documents requis par la caisse de retraite. Il faut commencer par remplir et signer un formulaire de demande. D’autres justificatifs sont à remettre, dont :
- La photocopie d’une pièce d’identité (titre de séjour en cours de validité, carte nationale d’identité, etc.) ;
- Une pièce justifiant la nationalité (livret de famille, copie d’acte de naissance avec filiation, etc.) ;
- La photocopie du dernier avis d’imposition ;
- Une attestation rédigée et signée par l’employeur ou les fiches de paie de la dernière année d’exercice pour les salariés ;
- Un Relevé d’identité bancaire (RIB) ;
- Une attestation des périodes de chômage durant la dernière année fournie par Pôle emploi pour les demandeurs d’emploi.
Il est conseillé d’envoyer une demande de retraite en ligne. Un même dossier suffit pour accéder à la retraite de base et celle complémentaire. S’il s’agit d’un envoi par courrier, la procédure doit être effectuée deux fois. Les dossiers à envoyer à la caisse de retraite de base et à celle complémentaire sont en effet distincts.
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