Simulation chômage étudiant

Mis à jour le 20 novembre 2024

En théorie, un étudiant, même s’il cumule sa formation avec un travail, n’a pas droit aux allocations de chômage. Car l’éligibilité passe notamment par la recherche d’un emploi de façon permanente et effective.

Néanmoins, des exceptions sont prévues pour certaines formations et en cas d’activité occasionnelle ou réduite. Ce guide présente les conditions permettant toucher le chômage quand on est étudiant et de percevoir l’indemnité chômage : la méthode de calcul, les démarches à accomplir, effectuer une simulation ASSEDIC…

Puis-je toucher le chômage si je suis étudiant ?

Sur le principe, un étudiant ne peut pas bénéficier de l’allocation chômage, désignée par l’acronyme ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi). En effet, cette aide sociale est versée par Pôle Emploi aux personnes privées de leur emploi au titre de revenu de remplacement. Or l’étudiant ne satisfait pas à ce premier critère essentiel.

Son statut est également incompatible avec d’autres conditions imposées aux demandeurs d’emploi pour accéder à ce soutien financier de l’État :

  • Avoir été licencié ou avoir démissionné pour l’un des motifs légitimes prévus dans la législation.
  • Justifier d’une durée totale de travail de 130 jours ou 910 heures (l’équivalent de 6 mois) au cours des 2 dernières années, ou des 3 dernières années pour les personnes âgées de plus de 53 ans à la date de fin de leur précédent emploi.
  • Être en recherche continue et active d’un emploi et apporter des preuves régulières des démarches entreprises.
  • Être immédiatement disponible pour prendre un nouveau poste.

Or, non seulement l’étudiant peut difficilement être immédiatement disponible en raison des obligations d’assiduité jusqu’à l’obtention d’un diplôme, mais il totalise rarement 910 heures travaillées en deux ans.

Toutefois, des exceptions sont prévues par les articles L. 5411-7 et R. 5411-10 du Code du travail pour certains profils. Peuvent ainsi prétendre à une indemnité chômage les étudiants qui se trouvent dans l’une des situations suivantes, et peuvent de ce fait être considérés comme étant « immédiatement disponibles » lors de leur inscription à Pôle Emploi :

  • La formation qu’ils ont choisie est souple en matière d’assiduité et/ou son organisation permet d’exercer une activité professionnelle en parallèle (enseignement à distance, cours du soir)
  • Le volume horaire hebdomadaire de leur formation est inférieur à 40 heures au total.
  • Ils exercent ou ont exercé une activité professionnelle occasionnelle ou à temps partiel (job étudiant exercé les soirs et week-ends, emploi saisonnier) durant le mois précédent, sans dépasser une durée de travail de 78 heures par mois. Ce travail peut être en lien ou non avec la filière sélectionnée à l’université ou dans une grande école.

Les autres conditions classiques d’éligibilité à l’ARE doivent être respectées :

  • Résider de manière permanente sur le territoire français.
  • Être physiquement apte à travailler.
  • Être inscrit auprès de Pôle Emploi en tant que demandeur d’emploi en raison après le licenciement d’un job étudiant ou à la fin d’un contrat à durée déterminée conclu par exemple pour un été dans le cadre d’un travail saisonnier.
  • Avoir travaillé légalement 6 mois au minimum (soit 130 jours ou 910 heures) au cours des 24 derniers mois.
  • Avoir moins de 62 ans révolus, qui correspond à l’âge légal de départ à la retraite.

Dans tous les cas, l’indemnisation n’est pas automatique, y compris pour l’étudiant qui a travaillé avant de soumettre sa demande. L’ouverture des droits au chômage s’apprécie au cas par cas par le conseiller Pôle Emploi en concertation avec l’étudiant.

Bon à savoir : Les boursiers de l’enseignement supérieur sur critères sociaux ne peuvent cumuler cette aide avec une allocation chômage. En effet, les bénéficiaires de l’ARE perdent le statut d’étudiant. Le CROUS est ainsi susceptible de réclamer la restitution des sommes indûment perçues

Exemples concrets d’étudiants ayant bénéficié de l’ARE et des démarches entreprises

Exemple 1 : Étudiant en formation à distance avec emploi à temps partiel

  • Situation : Marie, 24 ans, suit une licence en psychologie par correspondance et travaille parallèlement comme assistante administrative à mi-temps depuis deux ans.
  • Perte d’emploi : Son contrat à durée déterminée (CDD) de 12 mois n’est pas renouvelé.
  • Démarches entreprises :
    • Inscription à Pôle emploi : Marie s’inscrit en ligne en tant que demandeuse d’emploi dans les 12 mois suivant la fin de son contrat.
    • Justificatifs fournis :
      • Attestation employeur mentionnant la fin du CDD.
      • Contrats de travail attestant d’une activité salariée d’au moins 910 heures sur les 24 derniers mois.
      • Preuve d’inscription à la formation à distance, démontrant la flexibilité de son emploi du temps.
  • Résultat : Pôle emploi considère que sa formation n’entrave pas sa disponibilité pour un emploi. Marie perçoit donc l’ARE pendant sa recherche d’un nouveau poste.

Exemple 2 : Étudiant en cours du soir avec expérience professionnelle antérieure

  • Situation : Lucas, 26 ans, a travaillé pendant trois ans en tant que développeur web avant de reprendre des études en informatique, avec des cours dispensés en soirée.
  • Perte d’emploi : Lucas démissionne pour motif légitime reconnu par Pôle emploi, tel qu’un déménagement pour suivre son conjoint.
  • Démarches entreprises :
    • Inscription à Pôle emploi : Lucas s’inscrit en tant que demandeur d’emploi.
    • Justificatifs fournis :
      • Attestation employeur précisant la démission pour motif légitime.
      • Bulletins de salaire attestant d’une activité salariée suffisante pour ouvrir des droits à l’ARE.
      • Planning des cours du soir, prouvant sa disponibilité en journée pour travailler.
  • Résultat : Pôle emploi valide sa demande, estimant que sa formation en cours du soir n’entrave pas sa recherche active d’emploi. Lucas bénéficie de l’ARE tout en poursuivant ses études.

Exemple 3 : Étudiante en formation de moins de 40 heures par semaine avec activité occasionnelle

  • Situation : Sophie, 22 ans, suit une formation professionnelle de 30 heures par semaine et travaille occasionnellement comme serveuse les week-ends.
  • Perte d’emploi : Le restaurant où elle travaille ferme définitivement.
  • Démarches entreprises :
    • Inscription à Pôle emploi : Sophie s’inscrit en tant que demandeuse d’emploi.
    • Justificatifs fournis :
      • Attestation employeur mentionnant la fin de son contrat.
      • Contrats de travail et bulletins de salaire prouvant une activité salariée d’au moins 130 jours sur les 24 derniers mois.
      • Attestation de formation indiquant un volume horaire hebdomadaire inférieur à 40 heures.
  • Résultat : Pôle emploi considère que sa formation et son expérience professionnelle antérieure rendent Sophie éligible à l’ARE pendant sa recherche d’un nouvel emploi.

Ces exemples illustrent que, sous certaines conditions, les étudiants peuvent percevoir l’ARE. Il est essentiel de démontrer une disponibilité réelle pour travailler et de fournir les justificatifs appropriés lors de l’inscription à Pôle emploi.

Chiffres clés du chômage chez les jeunes et selon le niveau d’étude en France en 2023

Taux de chômage par tranche d’âge en 2023 :

Tranche d’âge Niveau d’étude
15-24 ans17,2 %
25-49 ans6,7 %
50 ans et plus5,1 %
Source INSEE

Taux de chômage par niveau d’études en 2023

Niveau d’étudesTaux de chômage
Aucun diplôme ou brevet des collèges13,3 %
CAP ou BEP7,3 %
Baccalauréat8,8 %
Diplôme de l’enseignement supérieur5,0 %
Source INSEE

Comment est calculé l’ARE pour un étudiant ?

Les demandeurs d’emploi qui se lancent dans une formation ou des études validées par Pôle Emploi peuvent prétendre à une aide financière spécifique baptisée « Allocation d’aide au retour à l’emploi formation » ou (AREF). Peu connu, le dispositif présente pourtant un intérêt certain. Dès le début de sa formation, de son stage ou de ses études, et jusqu’à son terme, l’allocataire perçoit l’AREF au lieu de l’ARE. Le paiement de l’indemnité est limité aux droits au chômage acquis et restant avant qu’il intègre le cursus.

Pour en bénéficier, trois conditions doivent être remplies :

  • toucher l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ;
  • s’inscrire à un cursus validé par Pôle Emploi via la mobilisation de son compte personnel de formation (CPF) ou dans le cadre du projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) ;
  • la durée de la formation doit être de 40 heures au minimum.

Une fois ses études achevées, si le bénéficiaire ne retrouve pas immédiatement du travail et qu’il dispose encore de droits, Pôle Emploi lui verse à nouveau l’ARE. Si à l’inverse, les droits sont épuisés avant la fin du programme suivi, la rémunération de fin de formation (RFF ou R2F) peut venir compenser la perte de l’allocation en attendant le retour à l’emploi. L’attribution de la RFF est conditionnée à l’inscription du demandeur sur la liste des demandeurs d’emploi et à la prescription de la formation par Pôle Emploi pendant une période où il touchait l’ARE ou l’ASP de l’allocation de sécurisation professionnelle.

En outre, ladite formation doit favoriser l’accès à un emploi dans un secteur affecté par la pénurie de main-d’œuvre à l’échelle régionale. Enfin, elle doit conduire à une reconnaissance officielle : soit un diplôme, soit un titre à finalité professionnelle figurant au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles) ou dans une convention collective nationale de branche.

Son montant brut est identique à celui de l’allocation initialement perçue. Celle-ci se compose d’une partie fixe s’élevant à 12,47 € et d’une partie variable qui équivaut à 40,4 % du salaire journalier de référence (SJR), lequel se calcule sur la base de ses précédentes rémunérations. La somme des deux permet à Pôle Emploi de déterminer un montant brut journalier.

La différence entre ARE et AREF se situe au niveau des cotisations sociales obligatoires. En effet, l’ARE « classique » est soumise à l’ensemble des prélèvements sociaux obligatoires. À l’inverse, seule la cotisation due au titre du financement de la retraite complémentaire est applicable au montant de l’AREF, qui bénéficie d’une exonération totale sur la contribution sociale généralisée (CSG), ainsi que la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Un outil de simulation de l’indemnité chômage permet à l’étudiant de se faire une idée précise de ses droits.

Faut-il s’inscrire à Pole Emploi après ses études ?

Le cumul chômage et études requiert une inscription à Pôle Emploi dans les 12 mois qui suivent la perte d’emploi. La démarche se fait en ligne sur le site internet de Pôle Emploi. La transmission des documents justificatifs réclamés se fait directement sur la plateforme. Le demandeur obtient alors un rendez-vous avec un conseiller qui étudie son dossier, calcule ses droits éventuels, et lui explique ses obligations.

De même, l’inscription est conseillée pour l’étudiant ayant terminé son cursus et qui recherche un premier emploi afin d’obtenir le statut de demandeur d’emploi, même s’il n’est pas encore éligible à une indemnisation au titre du chômage.

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