Indemnités Journalières de Sécurité Sociale : les nouvelles règles à partir du 1er avril 2025

La réforme des indemnités journalières de Sécurité sociale (IJSS) entre en vigueur le 1er avril 2025, après un report dû à la censure du gouvernement Barnier. L’un des changements majeurs concerne le plafond des revenus pris en compte, qui passe de 1,8 à 1,4 fois le SMIC mensuel. Ce décret, officialisé le 21 février 2025 (Décret n°2025-160 du 20 février 2025), aura des conséquences notables pour les salariés, les entreprises et les organismes de prévoyance. Décryptons ensemble cette réforme et ses implications.

Une baisse des indemnités pour de nombreux salariés

Actuellement, un salarié en arrêt maladie non professionnelle perçoit des indemnités journalières de la Sécurité sociale, calculées sur la base de son salaire journalier de référence. Ce salaire est déterminé en faisant la moyenne des trois derniers salaires bruts, dans la limite de 1,8 fois le SMIC mensuel.

Avec la réforme, ce plafond passe à 1,4 fois le SMIC, ce qui signifie que de nombreux salariés verront leurs indemnités journalières diminuées.

Exemples concrets :

Prenons un salarié gagnant 3 000 € bruts par mois :

  • Avant la réforme (plafond 1,8 SMIC)Avant la réforme (plafond 1,8 SMIC)

Salaire journalier de base : (3 000 × 3) ÷ 91,25 = 98,63 €

IJSS : 98,63 × 50 % = 49,31 € par jour

  • Après la réforme (plafond 1,4 SMIC)

Le salaire dépasse le nouveau plafond (1,4 × 1 801,80 € = 2 522,52 €)

Salaire journalier de base recalculé : (2 522,52 × 3) ÷ 91,25 = 82,94 €

IJSS : 82,94 × 50 % = 41,47 € par jour

Perte mensuelle (sur 30 jours) : 235,20 € bruts

Qui est concerné ?

D’après l’Insee, le salaire médian en France en 2022 était de 2 715 € bruts par mois. Cela signifie que plus de la moitié des salariés seront désormais touchés par ce plafonnement des IJSS.

Les plus impactés seront ceux qui :

  • N’ont plus de complément employeur (droit épuisé)
  • Ne bénéficient pas d’une prévoyance complémentaire

Un impact financier pour les entreprises et les organismes de prévoyance

Une charge supplémentaire pour les employeurs

Les employeurs ont l’obligation de compléter les IJSS selon les conditions prévues par le Code du travail (art. L1226-1) et les conventions collectives. En général, ils doivent garantir 90 % du salaire pendant au moins 30 jours pour les salariés ayant un an d’ancienneté.

Avec la baisse des IJSS, les employeurs devront financer une part plus importante du complément de salaire.

Une pression accrue sur les régimes de prévoyance

Les contrats de prévoyance complémentaire couvrent souvent une partie des revenus en cas d’arrêt maladie. Avec la réduction des IJSS, ces organismes devront compenser une plus grande partie des pertes de salaire, ce qui pourrait entraîner une hausse des cotisations patronales et salariales à court terme.

Pourquoi cette réforme ?

Le gouvernement justifie cette mesure par deux raisons principales :

  • Faire des économies : L’objectif est de réduire les dépenses de l’Assurance Maladie, qui verse plus de 600 millions d’euros par an en IJSS.
  • Lutter contre les arrêts maladie abusifs : En réduisant le montant des indemnités, l’exécutif espère dissuader les arrêts de complaisance et responsabiliser les entreprises et les salariés.

Ce durcissement s’inscrit dans une tendance plus large, notamment avec l’assouplissement des règles des contre-visites médicales pour les employeurs.

Quels changements pour les arrêts de travail ?

  • Contre-visites médicales facilitées

Le décret du 5 juillet 2024 a renforcé le pouvoir des employeurs en matière de contrôle des arrêts maladie. Désormais, ils peuvent :

  • Exiger du salarié son lieu de repos dès le début de l’arrêt
  • Effectuer une contre-visite médicale plus facilement
  • Suspendre le complément de salaire si l’arrêt est jugé injustifié

Cette réforme entrera en vigueur à partir du 1er avril 2025 et ne concerne que les arrêts débutant après cette date. A savoir, les arrêts en cours ne sont pas affectés.

Une réforme aux enjeux multiples

Cette réforme vise avant tout à réduire les dépenses publiques, en allégeant le poids des indemnités journalières pour l’Assurance Maladie. Toutefois, elle risque d’avoir des effets collatéraux sur :

  • Le pouvoir d’achat des salariés, qui subiront une baisse de leurs revenus en cas d’arrêt
  • Les employeurs, qui devront assumer un coût plus important pour le maintien de salaire
  • Les organismes de prévoyance, qui pourraient répercuter ces nouvelles charges par une hausse des cotisations

Pour évaluer les conséquences réelles de cette mesure et envisager d’éventuelles adaptations, les prochaines négociations entre partenaires sociaux seront à suivre de près. Reste à voir si ce dispositif permettra réellement de lutter contre les abus, ou s’il deviendra une source de tensions sociales et économiques dans les années à venir.

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