Croissance économique atone, baisse des embauches et augmentation du chômage, la santé du marché du travail français n’est pas au beau fixe . Pourtant, certains indicateurs montrent que la situation n’est pas totalement alarmante. Entre rétention de main-d’œuvre, baisse des emplois vacants et tensions de recrutement encore élevées dans certains secteurs, le paysage de l’emploi en 2025 est complexe à décrypter.
La faible croissance économique impacte directement le marché du travail. Selon les prévisions des économistes, le PIB ne progresserait que de 0,7 % en 2025, avant de reprendre timidement en 2026 (+1 %) et 2027 (+1,2 %). Dans ce contexte, les entreprises hésitent à embaucher, ce qui entraîne une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi. Les données de la Dares, la direction statistique du ministère du Travail, confirment cette tendance : 50.000 emplois salariés privés ont disparu au quatrième trimestre 2024. De plus, le nombre d’inscrits à France Travail (ex-Pôle emploi) a augmenté, avec une baisse notable des sorties des listes, preuve que les recrutements se font plus rares.
La Dares souligne que les difficultés à embaucher sont en baisse dans l’industrie et les services, mais restent supérieures à leurs niveaux d’avant-crise dans le secteur de la construction.
Cette persistance des tensions dans le bâtiment s’explique en partie par un déficit de main-d’œuvre qualifiée et un vieillissement des travailleurs, deux problèmes structurels qui ne se résoudront pas à court terme.
L’un des signaux les plus clairs de la détérioration du marché de l’emploi est la baisse des emplois vacants. Fin 2024, le nombre d’offres non pourvues dans le privé (hors intérim et agriculture) a chuté de 14 % en un trimestre, atteignant 446.000 postes vacants.
Cela signifie que les employeurs sont moins enclins à embaucher, ce qui accentue le ralentissement du marché de l’emploi. Pourtant, certains secteurs continuent d’embaucher au-delà de leurs besoins immédiats, par crainte de manquer de main-d’œuvre lorsque la reprise arrivera. L’industrie et la construction en particulier maintiennent des effectifs légèrement supérieurs à leurs carnets de commandes, selon la Dares.
Malgré ce contexte morose, les entreprises n’ont pas complètement fermé leurs portes aux candidats. Les déclarations d’embauches de plus d’un mois, bien qu’en baisse, restent à un niveau respectable.
En janvier 2025, l’Urssaf a enregistré 773.000 embauches, dont 392.000 en CDI. Si ces chiffres restent inférieurs aux niveaux d’avant la crise sanitaire (721.000 en décembre 2019), ils montrent que le marché du travail conserve une certaine dynamique.
Le marché de l’emploi en 2025 semble pris entre deux dynamiques contradictoires :
À court terme, la tendance n’est pas à une amélioration rapide. La croissance économique reste trop faible pour générer un rebond significatif de l’emploi.
Cependant, certains facteurs pourraient limiter la casse :
En 2025, l’évolution du marché du travail reste difficile à cerner, entre augmentation du chômage et maintien de certaines tensions de recrutement. Les entreprises hésitent à embaucher, mais ne licencient pas massivement non plus, par crainte de manquer de main-d’œuvre à l’avenir. La reprise de l’emploi dépendra largement de la capacité de l’économie à retrouver un rythme de croissance plus soutenu dans les années à venir.