Le débat sur l’assurance-chômage prend une nouvelle tournure avec l’annonce du maintien de l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS). Alors que les négociations se préparent sur la réforme de l’assurance-chômage, la suppression de l’ASS, autrefois envisagée, est définitivement écartée par le gouvernement. Focus sur les impacts et les enjeux de cette décision.
Le gouvernement s’apprête à redonner la main aux partenaires sociaux pour redéfinir les règles de l’assurance-chômage. Bien que l’orientation générale soit fixée par l’accord de novembre dernier entre le patronat et plusieurs syndicats (CFDT, FO et CFTC), de nombreuses zones d’ombre persistent, notamment sur l’équation financière attachée à ces négociations.
Cet accord, qui n’a pas encore été agréé par l’État, laisse encore plusieurs questions en suspens. En particulier, les règles concernant l’assurance-chômage des seniors nécessitent des précisions. Cette base servira toutefois de point de départ pour les discussions à venir. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a déclaré que cette réforme se ferait sans lettre de cadrage, ce qui pourrait signifier que les partenaires sociaux auront une certaine liberté, mais dans un cadre budgétaire restreint.
Le maintien de l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) représente une véritable victoire pour ses bénéficiaires. Cette allocation, destinée aux chômeurs en fin de droits ayant épuisé leurs droits à l’assurance-chômage, a failli être supprimée dans le cadre de la réforme portée par Gabriel Attal, ex-ministre de l’Économie.
Cependant, Astrid Panosyan-Bouvet a annoncé que cette réforme est définitivement « enterrée ». Le gouvernement a choisi de préserver l’ASS, soulignant l’importance de cette aide pour les personnes les plus vulnérables. Une grande partie des allocataires de l’ASS vit sous le seuil de pauvreté, et environ 50 % d’entre eux sont âgés de plus de 50 ans. Il s’agit donc d’une population particulièrement exposée aux difficultés économiques, rendant cette allocation indispensable pour leur survie.
Malgré le maintien de l’ASS, l’avenir des autres prestations sociales reste incertain. Michel Barnier, qui s’est exprimé dans la « Tribune dimanche » récemment, a souligné l’importance de réformer le système social pour encourager davantage le retour au travail. Il a également évoqué la mise en place d’une « allocation sociale unique« , une idée qu’il défend depuis plusieurs années.
Cette réforme, qui pourrait fusionner plusieurs aides sociales, aurait pour objectif de garantir que les personnes en activité touchent toujours plus que celles qui dépendent des aides sociales. Si cette mesure reste encore floue dans ses détails, elle pourrait profondément remanier le paysage des allocations en France.