Les travailleurs libéraux qui ont choisi la microentreprise pour exercer leur métier sont inquiets. La récente refonte du régime de retraite complémentaire de ces professionnels va avoir des conséquences sur leurs revenus. Par ailleurs, certains aspects abordés dans la réforme manquent de clarté.
Le décret 2024-484 publié le 30 mai 2024 et qui a pris effet à partir du 1er juillet concerne l’augmentation progressive des taux de cotisation pour la retraite complémentaire des autoentrepreneurs exerçant une profession libérale.
De 22 % de leur CA annuel, le pourcentage sera régulièrement revalorisé sur deux ans pour passer à 26,1 % d’ici janvier 2026. Environ 600 000 travailleurs indépendants assujettis au régime général et quelque 200 000 affiliés à la Cipav sont touchés par la réforme. Il est utile de préciser ici que le décret ne s’applique pas aux professionnels qui sont sous le régime Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).
L’objectif, à terme, des autorités est notamment d’améliorer les droits liés à la retraite complémentaire de cette catégorie de travailleurs. Toutefois, les principaux concernés considèrent que cette résolution n’est pas pertinente compte tenu du contexte actuel. Non seulement la hausse appliquée les prend de court, mais elle est également jugée trop élevée.
L’autre aspect de la réforme qui indigne les auto-entrepreneurs est la réduction notable de leurs revenus une fois que l’augmentation du taux de cotisation entrera en vigueur. Certains pourraient avoir à réviser leur TJM de freelance à la hausse pour remédier aux pertes qu’ils risquent d’engranger, mais également pour adapter leurs rentrées d’argent aux conséquences financières de la modification imposée.
Par ailleurs, des aspects de la réforme restent flous, notamment ceux qui concernent l’éventuelle hausse du nombre de points de retraite alloués proportionnellement à celle des versements. En effet, aucune précision n’a été donnée sur la possibilité de racheter les points pour les cotisations qui n’ont pas été payées depuis 2018. La Fédération nationale des auto-entrepreneurs avait sollicité la mise en place de cette option pour ceux qui veulent optimiser leur pension.