Publié le 10 juin 2024
La crise inflationniste de 2023 frappe de plein fouet les entreprises, comme le démontre l’explosion des faillites. Le bilan du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC) publié le 24 avril fait état d’une augmentation de plus de 35 % des procédures collectives entre 2022 et 2023. Ce chiffre met en lumière la fragilisation du tissu économique face à la flambée des prix et à la dégradation de la conjoncture.
L’an dernier, 50 000 procédures (redressement, sauvegarde, liquidation) ont été recensées. En hausse de 35 % par rapport à 2022, « ce chiffre dépasse les niveaux observés avant la pandémie (environ 45 000) », indiquent les greffiers. Ils alertent par ailleurs sur « l’instabilité des sociétés françaises face à des crises successives », sachant que sur l’ensemble du territoire, le nombre de créations d’entreprises a également reculé de 5 %.
La quasi-totalité des départements français, métropolitains et ultramarins, sont frappés de plein fouet par la vague de faillites. Dans certains d’entre eux, elle est supérieure à 50 %. C’est le cas de l’Aveyron, de la Corse-du-Sud, du Doubs, de la Haute-Garonne, de la Haute-Loire, des Hautes-Pyrénées, des Hauts-de-Seine, de l’Indre-et-Loire, des Landes, de Mayotte, du Puy-de-Dôme, de la Réunion et du Territoire de Belfort. Seuls l’Ain et la Meuse font exception.
Thierry Million, consultant pour le cabinet de conseil Altarès, cité par Le Figaro, attribue cette explosion des procédures à deux facteurs :
L’impact de la crise économique sur les entreprises françaises se fait ressentir dans certains secteurs d’activité plus que d’autres. Le tertiaire est particulièrement touché, avec le commerce en tête (23 % des faillites recensées en 2023). La construction se classe en deuxième position (19,9 %), suivie de l’hébergement-restauration (14,9 %). Ces deux derniers secteurs subissent d’ailleurs les plus fortes augmentations du nombre de procédures (+40 %) entre 2022 et 2023.
En parallèle, l’analyse des créations d’entreprises en France en 2023 révèle des performances hétérogènes selon les régions. L’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur se distinguent comme des pôles majeurs d’activité économique. Pour 2023, la région parisienne concentre 30 % des immatriculations nationales (+ 1,4 % sur un an). La région PACA, malgré la crise, attire 10 % des nouveaux entrepreneurs, soit 0,2 point de plus qu’en 2022.
En revanche, d’autres départements ont subi une baisse ou une stagnation. Parmi ceux ayant maintenu une dynamique positive ou connu un repli inférieur à 3 %, on trouve les Alpes-Maritimes, l’Aube, l’Aveyron, les Hauts-de-Seine, le Jura, la Seine–Saint-Denis, le Territoire de Belfort, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise, Paris et les Yvelines. Les Pays de la Loire signent le triste record du plus fort taux de recul des créations d’entreprises sur l’année avec -13 %.
Pour préserver leur autonomie tout en bénéficiant d’une protection sociale complète, les indépendants sont de plus en plus nombreux à choisir d’exercer sous le statut de salarié porté. De plus, cette option limite le risque financier et juridique puisqu’il n’est pas nécessaire d’avoir une structure dédiée. Consulter les avis sur le portage salarial et faire une simulation de revenus en ligne sont les meilleurs moyens de comprendre le principe de cette forme d’emploi.