Publié le mardi 25 juin 2024.
L’analyse comparative des systèmes d’assurance chômage européens met en lumière une triste réalité : la couverture du risque de perte de revenu liée au chômage est très incomplète, y compris en France.
En moyenne, les demandeurs d’emploi perçoivent des indemnités inférieures au salaire médian, et ce dans tous les pays étudiés. Chaque pays définit son taux de remplacement (rapport entre l’allocation et le salaire perçu juste avant la perte d’emploi), mais celui-ci, bien sûr, ne peut être au même niveau que le salaire perdu.
En France, le taux de remplacement apparaît à première vue relativement faible (57 %) par rapport à d’autres grandes économies européennes. Il existe cependant un plafond élevé (supérieur à 8 000 euros), mais ce paramètre reste anecdotique au regard de la distribution des salaires passés parmi les chômeurs : seulement 0,14 % des bénéficiaires l’ont atteint en 2022.
En France, moins d’un demandeur d’emploi sur deux perçoit une indemnité, et encore, ce chiffre n’inclut pas les non-inscrits (principalement ceux qui entrent à peine dans la vie active).
Le rôle premier de l’assurance chômage est de protéger les demandeurs d’emploi, mais les dispositifs actuellement en vigueur en Europe semblent produire l’effet inverse. L’indemnisation dépend fortement des cotisations versées au cours du passé professionnel récent, et la durée de versement est limitée.
Dans ce contexte, ceux qui disposent de la meilleure protection restent les travailleurs dont l’emploi est stable puisqu’ils remplissent bien les conditions d’affiliation les plus longues, et bénéficient, de ce fait, des durées d’indemnisation maximales.
Le portage salarial peut constituer une alternative intéressante pour certains chômeurs.
En effet, sous certaines conditions, il est possible de cumuler portage salarial et chômage, c’est-à-dire de percevoir des revenus en portage salarial tout en bénéficiant d’aides spécifiques, comme l’ARE (Aide au retour à l’emploi).
De plus, les sociétés de portage salarial accompagnent dans la gestion administrative de leur activité.
Les réformes successives de l’assurance chômage en France, comme dans d’autres pays européens, ont souvent été motivées par des objectifs d’économies.
Cependant, ces dernières ne sont pas réallouées à d’autres types de dépenses ciblées visant à soutenir les personnes sans emploi. En effet, le budget cumulé de l’agence publique pour l’emploi et des politiques d’emploi dites « actives » en France reste inférieur à celui d’autres pays européens présentant des taux de chômage plus faibles.