La réforme des retraites 2024 impose aux Français de rester plus longtemps dans la vie active. Face à cette nécessité, la reconversion professionnelle devient un enjeu majeur. De plus en plus de seniors expriment le souhait de changer de voie, mais se heurtent à de nombreux obstacles. Accompagner ces travailleurs dans cette transition est une priorité pour ceux qui définissent les politiques d’emploi.
Avec sa réforme, le gouvernement vise un taux d’emploi de 65 % pour les 60-64 ans d’ici à 2030. Pour atteindre un équilibre entre les aspirations individuelles et les exigences du marché du travail, la formation et la reconversion deviennent incontournables. En effet, face à l’impératif de rester actifs plus longtemps, nombreux sont les seniors qui cherchent à se réinventer. Poussés par l’envie de renouveau ou par l’évolution du marché, de plus en plus de quinquagénaires ou de sexagénaires changent de voie pour donner un nouveau souffle à leur carrière.
Les acteurs du secteur observent ainsi une « hausse continue des candidats pour le Projet de Transition Professionnelle (PTP) dans cette tranche d’âge ». Ces derniers sont nombreux à s’engager dans un métier « qui a du sens » et qui répond à un besoin sociétal. Beaucoup délaissent le salariat au profit de l’entrepreneuriat. Forts de leur expertise et de leur expérience, ils créent ou reprennent une entreprise, ou deviennent consultants.
Cette option leur permet de travailler à leur rythme jusqu’à la retraite effective. De plus, ils sont libres de fixer le TJM freelance qui correspond à leur profil, ce qui se traduit par des revenus confortables pour ceux qui possèdent des compétences pointues et décrochent régulièrement des missions.
De leur côté, les entreprises et les pouvoirs publics à travers l’Europe multiplient les initiatives visant à encourager l’embauche des travailleurs plus âgés. Par exemple, les employeurs italiens qui recrutent des salariés de 50 ans et plus peuvent réaliser des économies substantielles sur leurs charges sociales. Dans le même esprit, sous certaines conditions, le Luxembourg accorde le remboursement à 100 % de la part patronale desdites cotisations.
La France ne manque donc pas de modèles à suivre pour préserver l’employabilité des seniors et inciter les entreprises à les garder au sein de leurs équipes. Les DRH revoient également leur copie pour proposer des conditions adaptées aux aspirations de cette population. Car face à la pénurie de talents dans différents domaines, les savoirs acquis par les aînés restent précieux pour les jeunes générations.