La question des jours de carence en cas d’arrêt maladie suscite régulièrement des débats. Face à l’augmentation croissante des dépenses de la Sécurité Sociale, le gouvernement français projette d’allonger ce délai. Mais quelles seraient les conséquences concrètes pour les travailleurs ? Les impacts d’un éventuel relèvement de ces jours de carence sur le pouvoir d’achat, la santé et le moral des employés.
Actuellement, un salarié du privé en arrêt maladie ne perçoit d’indemnités qu’après trois jours de carence, période durant laquelle il ne touche aucune compensation financière. En 2022, ces arrêts ont engendré un coût de 16 milliards d’euros pour la Sécurité Sociale, en hausse de 6% chaque année en moyenne. Pour alléger ce fardeau, l’Exécutif envisage d’étendre le délai de carence avec la clé, plusieurs centaines de millions d’euros d’économie.
Le gouvernement explore plusieurs pistes de solutions telles que prolonger le délai de carence de quatre à six jours. L’Exécutif propose également que ces jours supplémentaires soient compensés par les entreprises, dans le but de ne pas pénaliser les salariés. De son côté, le patronat plaide pour l’instauration de jours de carence « d’ordre public », non remboursables ni par l’Assurance Maladie ni par les employeurs. Cette option, si elle était retenue, risquerait de fragiliser les salariés les plus précaires.
Par définition, le portage salarial est un arrangement professionnel où un consultant indépendant effectue des missions pour des clients tout en restant lié à une entreprise de portage. Cette dernière gère la facturation et les aspects administratifs, permettant ainsi au travailleur de bénéficier des avantages du statut de salarié tout en conservant une certaine autonomie dans son activité.
Les syndicats et les organisations de défense des travailleurs s’opposent majoritairement à l’extension du délai de carence, et pointent plusieurs risques.
En effet, une telle mesure se traduirait par une perte de revenus pour ces derniers durant les premiers jours d’arrêt maladie, avec un impact significatif sur leur pouvoir d’achat, en particulier pour les plus bas salaires.
Par ailleurs, la crainte de ne pas être indemnisés pendant les premiers jours d’absence prescrits pourrait en inciter certains à retarder la consultation d’un médecin, aggravant leurs soucis de santé.