L’intégration de l’alternance dans l’enseignement supérieur s’est progressivement renforcée depuis les années 1990. La loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a marqué un tournant majeur, libérant et dynamisant cette pratique. Aujourd’hui, toutes les disciplines, même celles en apparence éloignées, embrassent cette évolution.
Initialement orientées vers les BTS et les IUT, les offres de formation se sont diversifiées au fil du temps, notamment avec l’émergence de nouvelles universités, physiques ou proposant des cursus en ligne.
« Celles-ci se sont fixées des objectifs clairs en matière d’insertion professionnelle rapide », explique Virginie Dupont, vice-présidente de France Universités et présidente de l’université Bretagne Sud.
« La loi de 2018 a déclenché une révolution en libéralisant l’apprentissage, le rendant accessible à toutes les disciplines. Aujourd’hui, chaque responsable de master s’interroge sur l’opportunité d’intégrer cette pratique à ses formations », rappelle-t-elle.
Les motivations des établissements publics à s’engager dans cette voie sont multiples :
Cette évolution s’inscrit dans une volonté affirmée d’adapter les formations aux besoins du marché et de la société.
L’université, longtemps perçue comme éloignée du monde du travail, s’en rapproche désormais de plus en plus. Depuis 2006, la loi impose leur intégration dans les instances de gouvernance, renforçant ainsi les liens, notamment grâce à l’alternance.
Cette proximité se traduit également par la création de réseaux en fonction des entreprises présentes dans chaque région, et permet ainsi d’aligner les stratégies de formation sur les besoins économiques locaux.
L’essor de l’alternance répond aussi aux impératifs de recrutement des entreprises. Toutefois, ce modèle présente un risque : celui d’une dépendance excessive aux aides de l’État, mettant en péril sa pérennité.
Il est indispensable de maintenir cet élan, étant donné que les formations universitaires contribuent de manière significative à l’amélioration des compétences, offrant par là des opportunités d’études à de nombreux jeunes qui autrement ne pourraient pas poursuivre leurs parcours.