Pour faire face à une dépense urgente, les salariés ont la possibilité de recourir à l’acompte sur salaire. Inscrit dans le Code du travail, ce dispositif encore peu connu permet de recevoir une partie de sa paie mensuelle sur son compte bancaire, en passant par une application mobile dédiée telle que Stairwage Rosaly, ou Spayr. Un nombre croissant d’entreprises proposent aujourd’hui ce service.
L’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des Français. En septembre, le baromètre commandé par le Secours populaire à Ipsos révélait que près d’un ménage sur 5 (18 %) était continuellement à découvert, un chiffre en hausse de 3 points sur un an. Pour faire face aux imprévus, la moitié des personnes interrogées par OpinionWay en 2022 avaient affirmé être « favorables à un paiement fractionné de leur salaire au cours du mois ».
Face aux difficultés actuelles, la mensualisation ne répond plus aux besoins de flexibilité des Français. Ceci explique l’essor de dispositifs tels que l’acompte sur salaire, qui consiste à demander à l’employeur un paiement anticipé de la part de salaire correspondant au maximum aux jours de travail déjà écoulés depuis le début du mois, sans que ce dernier puisse refuser. À l’inverse, l’avance sur salaire concerne des heures à accomplir, et son octroi est laissé à l’appréciation de l’employeur.
Les entreprises déploient ainsi de plus en plus des applications dédiées au salaire à la demande. Les 3 plus connues dans ce domaine sont Stairwage Rosaly, ou Spayr, mais ensemble, elles ne servent que 250 000 salariés sur un total de 27 millions à travers la France. Pourtant, elles affirment que « l’acompte sur salaire permet d’éviter le recours à des prêts à la consommation aux taux d’intérêt parfois exorbitants, et prévenir ainsi le surendettement ».
Pour l’heure, les principaux utilisateurs du système sont issus de l’industrie du bâtiment, de l’hôtellerie-restauration, et du médico-social. Or, ces secteurs, actuellement confrontés à de grosses difficultés de recrutement, sont souvent critiqués pour la faiblesse des rémunérations proposées. Il reste que ce type de « facilités » ne résout pas la question des salaires et du pouvoir d’achat, qui maintient des millions de personnes dans l’endettement chronique.
Bon à savoir : comme les salariés en CDI et CDD de droit commun, les salariés portés ont le droit de demander un acompte sur salaire. L’acompte est un dû pour l’employé. Cette disposition est inscrite dans la convention collective de portage salarial, qui vise à sécuriser les conditions de travail ainsi que le parcours professionnel des indépendants qui choisissent cette forme d’emploi.