La création de microentreprises séduit de plus en plus de Français en 2023, avec une augmentation de +1,7 % par rapport à l’année précédente. Cependant, ce statut ne garantit pas une rentrée d’argent régulière et la situation financière de ces indépendants peut parfois se compliquer. Lorsque la fin du mois s’annonce difficile, il est essentiel de prendre des mesures pour surmonter ces obstacles.
Devenir auto entrepreneur, c’est être confronté à la concurrence féroce, aux retards de paiement, et à une protection sociale limitée. En réalité, seulement 10 % des autoentrepreneurs gagnent plus de 1 650 euros par mois, et après 5 ans, environ deux tiers d’entre eux ne sont plus en activité, selon les estimations de l’Insee.
L’un des problèmes majeurs rencontrés par les autoentrepreneurs est le manque de trésorerie, souvent lié aux cotisations sociales et aux impôts. La solution consiste à anticiper ces paiements en mettant de côté environ 30 centimes d’euros pour chaque euro de chiffre d’affaires encaissé.
Cependant, il arrive que des difficultés financières surviennent malgré une gestion prudente. Dans ce cas, le premier réflexe est d’évaluer les coûts et réduire toutes les dépenses superflues. Il est également possible de mettre en pause des abonnements comme le coworking et de ne dépenser que pour les outils essentiels au travail.
Ensuite, il importe de générer des liquidités pour sa microentreprise. Ce qui implique de relancer les clients qui tardent à payer et d’en attirer de nouveaux. De même, il est recommandé de privilégier les missions de courte durée pour obtenir un paiement plus rapide, ou de demander un acompte de 30 % avant de débuter un projet. Cependant, il ne faut pas se surcharger de travail, car cela pourrait rajouter des difficultés.
Pour les indépendants, une alternative à l’autoentrepreneuriat existe : le portage salarial. Cette forme d’emploi permet d’allier autonomie et sécurité. Ainsi, avant de choisir son statut, autoentrepreneuriat ou portage salarial, il est nécessaire d’analyser ses besoins et ses projections de revenus.
Pour les autoentrepreneurs en difficulté, il existe des dispositifs d’aide financière. Vous pouvez contacter l’Urssaf pour demander un délai de paiement de vos cotisations si vous avez des problèmes de trésorerie. De plus, l’Aide aux Cotisants en Difficulté (Aced) peut prendre en charge tout ou partie de vos cotisations sociales.
Une autre option est l’Aide Financière Exceptionnelle (AFE), qui vise à soutenir les autoentrepreneurs confrontés à des difficultés temporaires, telles que la perte d’un marché, la défaillance d’un partenaire, ou des événements imprévus. Celle-ci est attribuée après examen du dossier par le Conseil de la Protection Sociale des Travailleurs Indépendants (CPSTI) et son montant varie en fonction de la situation.
En dernier recours, si vous avez besoin de fonds pour maintenir votre entreprise à flot, vous pouvez explorer des options de financement spécifiques pour les microentreprises. Par exemple, Shine a établi un partenariat avec l’ADIE pour offrir des prêts allant jusqu’à 10 000 euros, accessibles même en cas d’interdiction bancaire.
Cependant, il est important de noter que les solutions de financement ont un coût, comme le prêt Shine-ADIE qui est assorti d’un taux d’intérêt de 7,35 %. Il s’agit d’une option à envisager en cas de difficultés ponctuelles et lorsque vous avez besoin d’un soutien financier pour vous remettre sur pied.