L’inflation pèse sur le budget des Français. Ils sont de plus en plus nombreux à recourir aux acomptes sur salaire pour couvrir les dépenses du quotidien ou faire face à une urgence. Or, cette solution peut avoir des conséquences financières lourdes à long terme.
Dans un contexte de forte augmentation du coût de la vie, un nombre croissant de ménages à travers l’Hexagone peine à joindre les deux bouts. Pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, crise énergétique… de nombreux facteurs ont contribué à la dégradation de la situation économique des Français. Une récente enquête menée par Ipsos pour le Secours populaire révèle qu’« environ 20 % de la population vit à découvert ».
En conséquence, demander une avance sur salaire devient une pratique courante, voire un réflexe, puisque certains y recourent quasi systématiquement, à contrecœur pour la plupart. Pour beaucoup, c’est justement un moyen de finir le mois sans aller au-delà du plafond du découvert bancaire autorisé, synonyme de lourdes pénalités.
Bon à savoir : le dispositif existe également pour les travailleurs portés, sous réserve d’une vérification de la solvabilité du client. Le taux de l’acompte est généralement compris entre 5 et 7,5 % du montant facturé pour la prestation. Ce type d’avantage permet de guider le choix des indépendants vers une société de portage salarial sérieuse, évitant ainsi les pièges de certaines entreprises de portage peu scrupuleuses.
Un constat alarme les professionnels : l’importance des sommes sollicitées par les travailleurs à leur employeur. Les données de la plateforme Spayr, qui propose le versement anticipé de salaire à la demande, montrent « une hausse de 123 euros à 205 euros entre 2022 et 2023 ».
D’ailleurs, afin de répondre à une demande toujours plus importante, les entreprises et groupements d’employeurs se dotent d’applications dédiées, qui accélèrent le traitement des demandes. D’après ces professionnels, « la proportion des effectifs qui se tournent vers cette solution, partie de 30 à 40 % il y a un an, se rapproche aujourd’hui de 50 % ».
Les spécialistes recommandent néanmoins aux salariés de ne pas abuser des acomptes sur salaire, au risque de se retrouver entraînés dans la spirale de l’endettement. Afin de protéger leurs collaborateurs de telles extrémités, les employeurs eux-mêmes vérifient la pertinence et l’adéquation de la demande pour des montants élevés. Malgré les augmentations salariales consenties par les entreprises, les choses ne semblent pas près de s’arranger. En août 2023, l’indice des prix à la consommation a connu une progression de 4,8 % sur un an après 5,9 % en juillet.