Selon l’étude Emploi de la DARES publiée en juin 2023, le nombre de salariés du privé ayant quitté leur emploi l’an dernier a dépassé son niveau de 2018, avant la crise sanitaire. Les jeunes et les détenteurs d’un CDI ont été les principaux moteurs de cette hausse de la mobilité dans le monde du travail.
Chaque année, la DARES identifie les tendances en matière de mobilité professionnelle grâce à l’analyse de la déclaration sociale nominative (DSN) envoyée par les entreprises. Les chiffres montrent un bond de la mobilité entre 2018 et 2022 dans toutes les catégories sociodémographiques.
Deux catégories de travailleurs sont particulièrement concernées pour l’année dernière : les jeunes de 15-24 ans et les salariés titulaires d’un CDI. Les ruptures de CDI notamment, ont atteint un pic historique en 16 ans après un net repli durant la pandémie. D’après les auteurs de l’étude, « les démissions sont plus fréquentes chez les jeunes, tandis que les licenciements concernent davantage les personnes plus âgées. » Pour autant, la DARES constate une majorité de démarches volontaires et non de situations subies en raison d’aléas divers.
La hausse de la mobilité touche de nombreux secteurs d’activité, mais de manière plus marquée dans l’hébergement-restauration, l’agroalimentaire, ou encore la santé et l’action sociale. Parmi les rares domaines épargnés figurent les services financiers.
Les hommes ont été plus nombreux à quitter leur emploi, afin de se lancer dans une activité indépendante, sous un des statuts classiques (micro-entreprise, EURL, SASU…) ou en signant un contrat avec une société de portage salarial. Les femmes ont pour leur part opté pour un changement d’employeur, sans quitter le secteur privé. D’après l’enquête, « la forte progression de la mobilité est attribuée principalement aux départs vers d’autres entreprises privées appartenant à différents domaines d’activité ». Entre septembre 2021 et septembre 2022, 6,6 % des salariés du secteur privé avaient changé à la fois d’entreprise et de secteur.
La DARES attribue ce regain de mobilité en 2022 à la reprise économique post-Covid et au changement du rapport des Français à l’emploi. Dans de nombreux métiers, la pénurie de main-d’œuvre pèse sur les entreprises.
Les salariés en poste se retrouvent ainsi en position de force pour saisir les multiples opportunités que leur offre le marché. Leurs motivations au changement de poste sont diverses, mais les plus souvent citées sont :
La prise en compte de la santé et du bien-être des salariés est un levier important pour les remotiver. En effet, les nouvelles formes de travail, telles que le télétravail ou la flexibilité des horaires, peuvent avoir un impact négatif sur leur santé mentale et physique. Les employeurs peuvent mettre en place des mesures concrètes, telles que :