Après plusieurs nuits d’émeutes, la colère persiste dans certains quartiers. Emmanuel Macron et Élisabeth Borne cherchent une solution à cette nouvelle crise, mais les mesures à venir pourraient être insuffisantes. Malgré les objectifs affichés par le président de parvenir au plein emploi, le chômage continue de faire des ravages dans la plupart des cités défavorisées du pays.
Depuis le 27 juin dernier, la France est le théâtre de violentes émeutes un peu partout dans ses villes. La mort du jeune Nahel, abattu par un policier lors d’un contrôle, a été l’étincelle ayant embrasé un foyer qui couvait depuis un bon moment et qui n’attendait qu’à exploser.
Outre le sentiment d’injustice vis-à-vis des forces de l’ordre, la colère de la population des quartiers sensibles, en particulier les jeunes, est alimentée par le chômage persistant alors que le gouvernement continue de répéter qu’il vise le plein emploi.
Pour la deuxième fois en deux jours, le président Emmanuel Macron a présidé une réunion de crise interministérielle. Le ministère de l’Intérieur a déployé d’importants moyens pour contenir la violence et procéder à de nombreuses arrestations. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a qualifié la situation de « violence rare » dans un tweet.
Malgré une embellie apparente, le gouvernement est confronté à des défis considérables. Les gouvernements précédents ont mis en place de nombreux plans pour lutter contre le chômage dans ces quartiers depuis 40 ans, mais sans résultats convaincants.
Les récentes réformes économiques et sociales, telles que l’assurance-chômage et les retraites, ont été présentées comme des solutions pour atteindre le « plein emploi » d’ici 2027, mais les statistiques révèlent la difficulté d’inverser la courbe du chômage dans ces quartiers.
Le taux de chômage des jeunes dans les quartiers sensibles surpasse de trois fois la moyenne nationale.
Par exemple, en Seine–Saint-Denis, il atteint 19,2 % de la population active, selon l’Insee. Dans certaines zones d’emploi et pour certaines catégories de personnes, le chômage frôle les 30 %.
Les quartiers prioritaires de la ville sont particulièrement touchés, avec des taux de chômage élevés chez les moins de 30 ans.
De plus, la qualité de l’emploi est préoccupante, avec moins de contrats à durée indéterminée (CDI) et plus de précarité dans ces quartiers.
Plutôt que d’attendre des mesures gouvernementales dont l’issue reste incertaine, les jeunes des quartiers sensibles pourraient se tourner vers le portage salarial, un dispositif qui leur permettrait de trouver facilement un emploi correspondant à leurs compétences et qui leur offre une plus grande sécurité que le secteur informel.