Avec l’accord de l’Exécutif, les sénateurs ont voté le 9 mars dernier une proposition favorable à la retraite de certaines mères de famille. Cette disposition concerne les femmes ayant atteint l’âge légal pour la retraite et ayant cumulé un minimum de 43 annuités un an avant cette date. Elles sont potentiellement éligibles à une surcote allant jusqu’à 5 % sur leur pension.
Lors de l’examen du projet de réforme des retraites, la chambre haute a adopté par 280 voix pour et 64 abstentions une proposition accordant une pension majorée pour certaines travailleuses. Portée par la droite et les centristes, la mesure augmente leur pension de retraite jusqu’à 5 %. En pratique, chaque trimestre supplémentaire de cotisation donnera droit à une surcote de 1,25 % aux femmes cumulant 43 annuités ou plus un an avant l’âge légal de départ. Au moins un trimestre de majoration doit avoir été acquis au titre de la maternité ou de l’éducation des enfants.
Selon René-Paul Savary, le rapporteur de la branche Vieillesse issu du groupe Les Républicains,
« la règle s’appliquera à environ 30 % des femmes pour chaque génération, soit un total annuel de 130 000 personnes ».
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt a salué une mesure qui va
« dans le bon sens », rappelant que « la création des trimestres maternité et éducation des enfants visait justement à compenser les interruptions de carrière »
lesquelles concernent plus souvent les femmes au sein du couple.
Avec un coût de 300 millions d’euros, la disposition subit néanmoins les critiques d’une partie de la gauche.
L’écologiste Mélanie Vogel, notamment, estime que
« la surcote ne suffira pas à absorber les effets du report « brutal » de l’âge de départ à la retraite ».
Pour elle, cette majoration ne fera que « réduire légèrement la perte prévue pour les femmes ». La socialiste Michelle Meunier rappelle pour sa part que « les problèmes d’inégalités de salaire et de pension entre les femmes et les hommes restent d’actualité ». Pour rappel, les femmes touchent une pension en moyenne inférieure de 40 % à celles des hommes. S’agissant des pensions de réversion, l’écart est plus modéré, à 28 %.
Pour compléter une faible pension de retraite, certaines retraitées reprennent une activité professionnelle à temps partiel. Devenir salariée portée est un moyen de combiner liberté et sécurité. En effet, la définition du portage salarial indique qu’il s’agit d’une forme d’emploi hybride entre entrepreneuriat et salariat.
Les freelances qui choisissent ce régime ont ainsi droit à une couverture sociale complète, identique à celle des salariées classiques, tout en conservant leur autonomie dans le choix de leurs missions et de leurs tarifs, ainsi que la gestion de leur temps.