Passera ? Passera pas ? La réforme des retraites est aujourd’hui au cœur de l’actualité, avec des manifestations qui s’organisent un peu partout en France. Le gouvernement est bien décidé à la faire passer et avance ses arguments pour convaincre les plus sceptiques. Bien que valables, les explications de la Première ministre peuvent être contestées.
La réforme des retraites si chère à Emmanuel Macron est toujours aussi impopulaire auprès des syndicats et de l’opinion en général. Mais l’exécutif est bien décidé à faire passer la réforme. Ce qui entraîne aujourd’hui des manifestations dans le pays, exacerbant les tensions entre les Français et leurs dirigeants.
Le principal motif de contestation de la population vient surtout de la volonté du Président de fixer l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Les deux années supplémentaires travaillées permettront aux futurs retraités de cotiser encore plus, de valider davantage de trimestres et donc d’espérer une pension plus importante.
Mais certains spécialistes mettent aujourd’hui en doute la pertinence de ce scénario. Selon eux,
« l’impact de cette rallonge ne sera qu’infime et le jeu n’en vaudra peut-être pas la chandelle ».
Autre argument avancé par la cheffe du gouvernement : la réforme apportera plus de justice pour les femmes. Or, d’après les explications des spécialistes :
« même en étant parents de plusieurs enfants, peu de femmes arrivent à réunir les conditions nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein à 62 ans ».
Autrement dit, les deux années supplémentaires seraient tout bonnement superflues.
Dernier argument, et non des moindres, d’Élisabeth Borne, la réforme serait la solution la plus viable pour financer le système de retraite et combler le déficit qui se fait de plus en plus important au fil des années.
Les observateurs remarquent cette fois une légère tendance chez l’exécutif à surestimer le déficit enregistré par le système de retraite. Selon eux :
« la situation n’est pas à ce point dramatique et la réforme est une sorte de réponse disproportionnée ».
S’ils partagent de nombreux points communs, le statut de salarié porté diffère de celui de salarié d’entreprise classique par certains aspects. Il est par exemple question de Taux Journalier Moyen (TJM) en portage salarial, là où l’on parle plutôt habituellement de taux horaire en salariat classique.
Pour la retraite, là encore, les similarités sont nombreuses entre les deux régimes. Le processus de validation des trimestres reste le même et, en ce qui concerne la retraite complémentaire Agirc-Arrco, l’ensemble des salaires, classiques ou en portage salarial, entrera en ligne de compte dans le calcul de la pension.