En dépit du climat d’incertitude économique qui règne en raison de la situation sanitaire et géopolitique mondiale, les éditeurs tricolores se portent bien. C’est ce que révèle le 12e Baromètre du secteur réalisé par le syndicat français du numérique Numeum pour l’année 2021. Plusieurs défis attendent cependant ces professionnels à court et moyen terme.
Depuis maintenant 12 ans, le syndicat professionnel des entreprises du numérique françaises, rebaptisé Numeum après sa fusion avec Tech In France, publie une étude concernant l’état des lieux du secteur. Ce « Panorama Top 250 des éditeurs de logiciels français » est mené en partenariat avec Ernst & Young. Pour l’exercice 2021, 294 éditeurs à travers l’Hexagone ont été interrogés.
Les résultats montrent leur résilience dans une conjoncture complexe. Le chiffre d’affaires de Numeum pour 2021 atteint 19,4 milliards d’euros, en hausse de 10,2 % par rapport à l’année précédente. Entre 2019 et 2020, ce chiffre avait déjà crû de 9,3 %, passant de 16,1 milliards à 17,6 milliards d’euros.
Un changement majeur est toutefois observé par les auteurs de l’enquête :
« la progression est portée par l’ensemble des entreprises de la filière, indépendamment de leur taille, et non par les seuls 3 premiers du palmarès (Dassault Systèmes, Ubisoft et Criteo) comme auparavant ».
Le mouvement est attribué principalement au basculement vers le SaaS, qui pèse actuellement pour 45 % des revenus des acteurs du panel, ainsi qu’à la généralisation du télétravail.
Le panorama livre d’autres données intéressantes :
Néanmoins, de telles ambitions sont pour l’instant réservées aux plus grandes organisations. Seules celles qui réalisent plus de 100 millions d’euros de revenus tirent 65 % de leur croissance hors de la France. Pour financer leurs projets, 7 éditeurs sur 10 se tournent en partie vers le crédit. 47 % du panel fait appel aux capital-investisseurs (+4 points sur un an).
Pour l’avenir, tous doivent relever des défis de taille, à commencer par le recrutement, alors que la guerre des talents fait rage. La pénurie de compétences est aggravée par l’intérêt croissant des professionnels de l’IT pour l’indépendance. Le portage salarial informatique est notamment en plein essor. Cette forme d’emploi combine autonomie et protection sociale complète, sans compter la prise en charge de toutes les tâches administratives par la société de portage.
Or, les effectifs des acteurs français de l’édition de logiciels ont augmenté de 9 % en 2021 après +5 % en 2020. 88 % d’entre eux envisagent d’étoffer leurs équipes cette année. Ces nouveaux collaborateurs auront un rôle clé à jouer dans l’innovation. La R&D emploie en effet 33 % des salariés et 19 % du chiffre d’affaires total.
« La cybersécurité constitue un autre risque majeur », selon les auteurs de l’étude, qui révèle que « 49 % des éditeurs ont subi des tentatives d’intrusion dans leurs systèmes informatiques au cours de l’année 2021 », soit 10 points de plus qu’en 2020.