Alors que la France est confrontée à une grave crise énergétique, la pénurie de compétences se fait durement ressentir. La Fédération des Services Énergie Environnement (FEDENE) appelle ainsi les jeunes à s’orienter vers ces métiers. En parallèle, elle incite les écoles à proposer des formations d’ingénieurs répondant à la fois aux besoins des entreprises et aux exigences des nouvelles générations d’étudiants et d’actifs.
Face à l’urgence climatique, la France se contraint à diminuer drastiquement sa consommation énergétique. Et avec les problèmes d’approvisionnement et de production actuels, les actions doivent être renforcées afin d’atteindre notre objectif de transition énergétique fixé pour 2030. En premier lieu, le chauffage des bâtiments nécessite une décarbonation plus rapide, sachant que cet usage pèse pour 43 % de la dépense globale en énergie finale de l’Hexagone.
Or, il est difficile de mener les projets à bien, faute de compétences. En effet, les énergéticiens, bureaux d’études et autres acteurs clés du secteur rencontrent d’importantes difficultés en matière de recrutement. Selon leurs estimations, « il faudrait à court et moyen terme entre 5 000 et 10 000 ingénieurs études et projets supplémentaires » pour exploiter toutes les opportunités dont le pays dispose.
Le défi est de taille, car rares sont les écoles d’ingénieurs qui ont anticipé les enjeux environnementaux et intégré les nouvelles compétences à leur offre de formation. Aujourd’hui, il est urgent de créer des filières spécialisées. L’apprentissage est à privilégier afin de préparer des ingénieurs immédiatement opérationnels et au fait des réalités des entreprises.
La sensibilisation des jeunes, notamment des femmes, à ces métiers est par ailleurs indispensable. Afin d’en augmenter l’attractivité, il est important de mettre en avant les rémunérations attractives, l’intérêt des missions, la collaboration avec des interlocuteurs de tous horizons, l’impact local et le potentiel de développement.
Au-delà des conditions financières, les entreprises doivent répondre aux attentes des nouveaux arrivants sur le marché du travail : possibilité de télétravail au moins partiel, parcours personnalisés, formation continue et de qualité.
À défaut de pouvoir embaucher des ingénieurs qualifiés et expérimentés en CDI, les entreprises peuvent se tourner vers le portage salarial pour trouver des experts pour un projet relatif à l’énergie. Le principal avantage de ce système est la rapidité, puisque la collaboration peut se mettre en place en quelques jours, au lieu de quelques mois ou semaines pour un recrutement classique. De plus, la société de portage se charge de toute la gestion administrative, allégeant les équipes RH de l’entreprise cliente. Enfin, cette dernière maîtrise la dépense en faisant appel au consultant externe pour une demande ponctuelle, au lieu d’alourdir durablement sa masse salariale et ses charges fixes.
Pour les étudiants, quels sont les avantages à se tourner vers le domaine de l’énergie ? L’utilité sociale du travail est indéniable. La plupart des industries étant pointées du doigt pour leur responsabilité en matière pollution, les ingénieurs spécialisés en systèmes énergétiques et décarbonation ont le pouvoir de faire bouger les choses.
En effet, les métiers consistent globalement à promouvoir les énergies renouvelables dans le mix énergétique, à développer des solutions durables pour économiser l’énergie, à piloter les équipements à distance, à récupérer de l’énergie fatale. Par leur mission au quotidien, les ingénieurs énergéticiens ou d’études contribuent à la protection de la planète et à la construction d’un monde meilleur.
À une plus large échelle, ils participent à accélérer la marche vers l’indépendance énergétique, qui rendrait la France moins tributaire des fluctuations des cours mondiaux des énergies fossiles, et à améliorer sa balance commerciale. Enfin, ils aident à renforcer l’expertise des entreprises nationales afin d’accroître leur compétitivité sur la scène internationale.