La crise sanitaire a bouleversé le monde du travail, créant de nouvelles attentes chez les salariés. Depuis août 2021, plus de 4,3 millions de personnes ont quitté leur emploi aux États-Unis. Ce phénomène baptisé « la grande démission » a traversé l’Atlantique, aggravant les difficultés de recrutement des cadres.
En dépit d’un contexte économique tendu, l’activité économique reprend après l’arrêt brutal dû à la pandémie de Covid-19. Les besoins de compétences des entreprises restent donc importants, et la plupart des secteurs sont concernés. La transition digitale à marche forcée induite par la crise génère en outre une forte demande pour les métiers de l’informatique, du web et des nouvelles technologies numériques.
Or, les bons candidats manquent, principalement parce que le salariat ne séduit plus autant. Même le CDI, qui représente historiquement le moyen idéal pour s’accomplir pour les travailleurs, est boudé. Car les confinements et les conditions extrêmement d’exercice de certains métiers depuis le printemps 2020 ont exacerbé la quête de sens et l’envie de liberté.
Les jeunes générations, particulièrement sensibles à la question environnementale, et au cœur de grandes évolutions sociétales, veulent un travail qui leur permette d’avoir un impact, de « changer le monde ». Une majorité d’actifs recherchent en outre davantage de flexibilité, avec notamment la possibilité de télétravailler au moins un jour par semaine. Le télétravail partiel ou total est d’autant plus important que de nombreux cadres ont déménagé hors des grandes agglomérations pour gagner en qualité de vie.
Ces exigences tendent à pousser les cadres vers l’indépendance. Les entreprises font de plus en plus souvent appel à des experts en externes pour des besoins ponctuels requérant une expertise rare et/ou pointue. Les meilleurs profils ne manquent donc pas de sollicitations et peuvent pratiquer des tarifs élevés tout en bénéficiant d’une grande liberté dans le choix de leurs clients et leur organisation personnelle.
C’est ce que leur promet une société de portage salarial : être autonomes tout en profitant d’une protection sociale complète grâce à la signature d’un contrat de travail, sans le lien de subordination. De plus, elle se charge de toutes les contraintes administratives et offre un accompagnement sur mesure à ses collaborateurs portés pour le bon déroulement de leurs missions et le développement commercial de leur activité. Cette forme d’emploi ne manque donc pas d’attraits, ce qui explique son formidable essor depuis 2020.
En parallèle, les salariés qui ne quittent pas leur employeur par crainte de ne pas retrouver de poste intéressant restent, mais deviennent parfois des « démissionnaires silencieux ». Ils se contentent alors du minimum et perdent tout enthousiasme… avec des conséquences négatives sur leur productivité, mais également leur santé physique et mentale.
Face à cette situation, les entreprises doivent trouver des solutions pour attirer et fidéliser les cadres. La qualité de vie au travail constitue une priorité, notamment un meilleur équilibre entre vies professionnelle et personnelle. Ils sont également en attente d’une rémunération confortable, de reconnaissance, de défis à relever, et de perspectives d’évolution.
Dernier point essentiel, en raison d’une distance accrue, les entreprises doivent basculer vers un mode de management plus collaboratif, ce qui impose une formation adaptée des managers.