Parmi les nombreuses start-ups de la French Tech qui voient le jour en France chaque année, certaines sont fondées par les membres d’une même famille. Réalisée entre époux, frères et sœurs, cousins, l’aventure présente de multiples avantages, mais n’est pas toujours aisée. Cependant, en s’y prenant bien, la réussite peut être au rendez-vous.
Pour la plupart de ces start-ups créées en famille, la décision s’impose assez naturellement. Les différents protagonistes ont une connaissance assez précise de la personnalité, des forces et des faiblesses des autres. Il est donc relativement facile d’identifier les complémentarités et de savoir si une collaboration sur le long terme est possible ou non. De plus, la confiance est établie.
Pour autant, travailler en couple, avec les parents ou avec la fratrie n’est pas toujours évident. Les émotions sont décuplées, qu’elles soient positives ou négatives, et les associés n’échappent pas à des désaccords. Et dans le cas d’époux, une bonne organisation est nécessaire pour assurer le bon fonctionnement du foyer, l’éducation des enfants, etc. Aussi, il faut parfois du temps pour trouver ses marques et atteindre un rythme de croisière.
Outre les questions pratiques, la situation familiale ou conjugale peut être considérée comme un frein par certains investisseurs. Les fonds français, en particulier, se montrent un peu frileux à l’idée d’injecter des sommes importantes dans une société gérée par un couple, notamment. La méfiance est en revanche moins prégnante chez les fonds étrangers.
Les couples doivent également envisager les conséquences d’une éventuelle séparation. Le pacte d’actionnaires doit être bien ficelé avant d’entreprendre les démarches de création de l’entreprise. Il faut par également savoir séparer les dimensions personnelle et professionnelle de la relation pour que l’un n’empiète pas sur l’autre.
Autre défi, les époux, parents et enfants, frères et sœurs peuvent devenir un peu trop fusionnels, et ne pas laisser assez de place aux autres managers. L’organisation doit alors être pensée collectivement pour permettre à chacun de s’exprimer, d’être autonome à son poste, tout en collaborant en bonne intelligence. D’ailleurs, sortir de la bulle s’avère parfois indispensable, qui par la pratique d’un sport, qui par des sorties culturelles ou avec des amis. Un petit « break » salvateur qui permet en outre de s’ouvrir à d’autres sujets, d’autres visions, et apporter un autre regard sur l’activité.
Si l’aventure de la start-up est tentante, en connaissant des challenges à relever, tout le monde n’est pas prêt à devenir chef d’entreprise. En outre, ce statut ne convient pas à toutes les activités pour ceux qui veulent être leur propre patron. Par exemple, le consulting s’exerce souvent en solo, sous le statut d’entrepreneur individuel. Mais depuis la crise sanitaire, une autre forme d’emploi connait un succès fulgurant : le portage salarial.
Ce système « hybride » permet au consultant de garder son autonomie sur les plans commerciaux et en termes d’organisation personnelle, tout en bénéficiant d’une protection sociale complète. Ce dernier point représente un atout de taille, alors que la pandémie a mis en lumière la précarité de la situation des indépendants.