Les professionnels indépendants cherchent, dans un certain nombre de situations, à élargir leur marché à l’international. Cette stratégie peut se réaliser grâce à une politique d’exportation mais également en captant les investissements étrangers. Vous êtes un professionnel indépendant et souhaitez mieux connaître les enjeux des investissements étrangers en France ? Notre article fait le point, pour vous, sur la question.
Les investissements directs étrangers (IDE) en France ont connu des évolutions notables depuis une dizaine d’années. En effet, les chiffres de l’INSEE montrent des éléments intéressants. Le montant total des investissements étrangers était de 10,5 milliards d’euros en 2010. Il a connu un pic en 2015 avec 40,9 milliards d’euros investis cette année-là. Toutefois, pour 2015, il peut s’agir d’un effet de rattrapage dans la mesure où seulement 2 milliards d’euros ont été investis en 2014.
Pour la période 2012-2016, les investissements étrangers en France ont été, en moyenne, de 20,4 milliards d’euros par an. Ce montant est, désormais, de 28,17 milliards d’euros par an pour la période 2017-2019. Ce chiffre est de 30,2 milliards d’euros pour l’année 2019.
Ainsi, en 2019, ce sont près de 1 460 projets d’investissements internationaux qui ont été réalisés en France. Ces projets ont permis de créer ou conserver un peu moins de 40 000 emplois sur le territoire national. Entre 2018 et 2019, la France a ainsi connu une hausse de +11 % des projets ou décisions d’investissement sur son sol.
La France est désormais le pays le plus attractif d’Europe sur ce sujet. Cette augmentation des investissements étrangers s’explique autant par des décisions politiques que par des facteurs structurels d’attractivités en France.
Du fait de la pandémie, les investissements étrangers se sont réduits partout dans le monde en 2020. En France, les investissements ont chuté de 39 % pour atteindre un niveau aux alentours de 18 milliards d’euros. Toutefois, les années 2021 et 2022 devraient être bien meilleures.
Si l’Union Européenne représente un territoire très attractif en termes d’investissements étrangers, il existe des différences entre chaque pays. En effet, les analyses font état de spécialisations de plusieurs pays de l’Union Européenne sur des domaines très précis.
Ainsi, les pays du Sud de l’Europe (Italie, Espagne) et du Nord (Suède, Finlande) attirent les investissements étrangers sur des fonctions d’innovation. La Suisse va plutôt attirer, avec les Pays-Bas et le Luxembourg, des sièges sociaux. L’Europe de l’Est concentre beaucoup d’investissements étrangers sur les fonctions de production.
Pour la France, la spécialisation porte essentiellement sur l’innovation et la production. Toutefois, depuis le Brexit, de nombreuses entreprises seraient tentées de déménager leurs sièges sociaux de Londres vers Paris.
Dans ce contexte, l’environnement fiscal demeure lui aussi très important. Ainsi, la France est numéro 1, en Europe, sur le niveau des impôts de production et sur le taux d’imposition des sociétés. Or, la baisse de ces impôts pourrait inciter de nouvelles entreprises à venir s’installer en France. La France conserve, par ailleurs, de réels atouts pour les investisseurs étrangers :
Son positionnement géographique et la taille de son marché sont également vus comme de réels atouts. En effet, la France se caractérise par une consommation dynamique et peut facilement exporter/importer partout dans le monde.
Le gouvernement français a adopté, en septembre 2020, un Plan de Relance destiné à créer les emplois de demain dans le pays. De nombreux secteurs sont visés par ce plan, ce qui constitue un nombre important d’opportunités pour les professionnels indépendants. Il existe donc deux moyens pour s’ouvrir à l’international : l’exportation, bien évidemment, mais également les investissements étrangers.
Dans le Plan de Relance, le gouvernement a intégré différents points à destination des investisseurs étrangers :
Toutefois, il convient de prendre en considération d’autres éléments. En effet, les investissements étrangers se caractérisent souvent par une entrée dans le capital social d’entreprises françaises, souvent des startups prometteuses. Or, intégrer un nouvel actionnaire conduit fatalement à lui donner des pouvoirs de vote et une capacité de décider la stratégie. Il est donc essentiel de bien clarifier les relations avant de s’ouvrir à des investisseurs, qu’ils soient Français ou étrangers.
Il est d’ailleurs possible d’opter pour les obligations convertibles en actions. Ainsi, dans un premier temps, les investisseurs n’auront pas de pouvoirs de décision sur la conduite de l’entreprise.
Par ailleurs, le gouvernement a également pris en considération les enjeux liés à l’exportation des entreprises françaises. Exporter permet de gagner des parts de marché et donc d’augmenter le chiffre d’affaires réalisé. Pour réussir cette stratégie, il est important de tester son marché grâce au numérique dans un premier temps et de se faire accompagner par des structures dans un second temps (BPI France, Team France Export…).
Il convient de noter également que les professionnels en portage salarial ont régulièrement des missions à l’étranger. Ils doivent alors se préparer à installer temporairement leur activité dans des pays qu’ils connaissent, dans certains cas, mal. Toutefois, la somme de toutes ces expériences à l’étranger participe à consolider l’activité professionnelle.