Un plan de relance comporte des objectifs divers lorsqu’il est mis en œuvre. La France souhaite tourner économiquement la page de la crise sanitaire grâce à un ensemble d’actions. L’objectif affiché est de permettre le retour d’une industrie française solide. Vous souhaitez connaître les effets du Plan de relance sur le coût du travail ? Notre article fait un tour d’horizon de cette question.
Un plan de relance intervient généralement en période de crise économique. Il s’agit, pour les gouvernements qui le mettent en place, de « relancer la machine économique ». Un plan de relance facilite alors les investissements et les prises de risque pour que le circuit économique se remette en route.
Les expériences passées ont montré, par ailleurs, l’inefficacité des politiques dites de rigueur. Il s’agissait alors de réduire massivement les dépenses publiques. Ces restrictions budgétaires impactaient les emplois publics, le niveau des indemnités de retraites ou encore l’importance des aides sociales. Le Fonds Monétaire International (FMI) a d’ailleurs, lui-même, émis des réserves sur les résultats des politiques d’austérité.
Ainsi, comme son nom l’indique, il s’agit de relancer l’économie. Dans ce contexte, les gouvernements peuvent opter pour une relance par l’offre ou par la consommation. Un plan de relance centré sur la consommation va proposer, en règle générale, des aides et primes supplémentaires pour augmenter le pouvoir d’achat.
Or, les statistiques font état d’un taux d’épargne très important en France. Au 2e trimestre 2020, le taux d’épargne a atteint 27,4 % du revenu disponible brut. À titre de comparaison, ce taux était seulement à 14,8 % au 3e trimestre 2019, soit presque deux fois moins.
Ainsi, pour le gouvernement français, la relance par la consommation apparaît comme inadaptée dans la mesure où les Français ne consomment pas tous leurs revenus. Le choix a donc été de centrer le plan de relance sur l’offre, c’est-à-dire sur la réduction du coût du travail et l’innovation.
Avec la mondialisation des économies, le coût du travail dans chaque pays devient un enjeu réel en termes d’emplois. Ainsi, de nombreux spécialistes et entrepreneurs mettent en avant le coût du travail élevé en France pour expliquer les vagues de délocalisation.
Ainsi, la réindustrialisation de la France ne peut se faire qu’en opérant une réduction importante du coût du travail. Il faut, en effet, souligner que la France possède des atouts non négligeables. On cite, en règle générale :
La compétitivité d’un pays ne se limite donc pas aux indicateurs liés au coût du travail. Néanmoins, le coût d’un salarié pour une entreprise représente l’inconvénient majeur, aux yeux des investisseurs, de la France.
Néanmoins, une baisse du coût du travail implique nécessairement une réduction du poids de la fiscalité. Cela implique, pour un gouvernement, une baisse sensible de ses recettes publiques. La baisse du coût du travail doit alors s’accompagner de réductions budgétaires. Il s’agit alors de garder un équilibre pour éviter que ces réductions budgétaires ne paupérisent une partie de la population.
Le 3 septembre 2020, le gouvernement français a présenté à la presse son Plan de relance. Ce plan comporte plusieurs mesures visant à améliorer la compétitivité de la France.
Les impôts de production représentent près de 77 milliards d’euros. Un montant qui peut apparaître comme assez lourd, notamment pour le secteur industriel. En effet, ce dernier supporte près de 20 % du poids de cet impôt. Sachant que les entreprises industrielles sont également soumises aux autres formes d’imposition : cotisation foncière des entreprises, impôts sur les sociétés, cotisations sociales, etc.
Comme nous l’avons vu plus haut, la baisse de la fiscalité permet de réduire le coût du travail. Les emplois, notamment dans les secteurs soumis aux impôts de production, vont coûter moins cher aux entreprises. À travers le Plan de relance, le gouvernement envisage de réduire de 20 milliards d’euros les impôts de production dès la période 2021-2022.
Il s’agit de la mesure phare du Plan de relance en matière de compétitivité. Il convient également de souligner que le Plan de relance va atteindre 100 milliards d’euros. Cette disposition comprend donc un cinquième des crédits accordés.
Les innovations et les nouvelles technologies représentent un enjeu stratégique particulièrement élevé. Or, dans ces secteurs, ce sont les entreprises qui ont le plus de moyens qui attirent les talents. Nous avons vu plus haut que la France restait reconnue pour sa formation de haute qualité.
Dans ce contexte, le Plan de relance accorde 11 milliards d’euros pour financer les investissements structurels et exceptionnels. Par ailleurs, les pôles d’enseignement et de recherche vont bénéficier d’une partie de ces montants, leur permettant de conserver leurs talents.
Enfin, les dispositions de relocalisation industrielle ne s’élèvent qu’à 1 milliard d’euros. Il s’agit d’un volet complémentaire à celui de la baisse des impôts de production.
Cette aide financière facilite ainsi l’implantation d’entreprises industrielles et de recherche. De facto, ce type d’aide vient réduire les coûts associés à la mise en œuvre d’un projet.
Le Plan de relance du gouvernement français comporte plusieurs volets, dont un dédié à l’innovation. Ce point peut d’ailleurs intéresser les consultants indépendants dans la mesure où de nouveaux marchés vont s’ouvrir. Chaque professionnel doit donc se montrer attentif dans les mois à venir. En effet, les collectivités vont « traduire » localement le Plan de relance à travers des appels à projets.