L’année 2020 marque un vrai tournant dans le monde professionnel. Le télétravail a été, quoique provisoirement, généralisé à un nombre conséquent d’entreprises. Sa pratique à grande échelle sur une période de plusieurs semaines a fait émerger des avantages indéniables. Les problèmes en lien avec cette pratique de travail ont également été mis en avant. 2020 est-il le début d’un monde professionnel en recomposition ? Éléments de réponse dans cet article.
La crise sanitaire du Coronavirus a conduit le gouvernement français a annoncé, le 17 mars 2020, un confinement général sur le pays. Cette décision a participé, de fait, au développement massif du télétravail.
Les entreprises françaises ont pu expérimenter, à très grande échelle, la mise en œuvre du télétravail. Cette situation a été d’autant plus amplifiée par la tertiarisation de l’économie française. En effet, les métiers en lien avec les services sont désormais majoritaires en France. Plusieurs millions de professionnels travaillent, dès lors, dans des bureaux à l’aide d’un matériel informatique et d’une connexion Internet.
Il convient de préciser que de nombreux métiers, en marketing, en comptabilité ou en ingénierie informatique peuvent s’opérer à distance. D’autres professions, en lien avec les postes de direction, de management ou de ressources humaines peuvent partiellement se faire en télétravail. Au total, une grande partie du monde professionnel français pourrait se convertir au travail dans un lieu autre que celui de l’entreprise.
L’application, à de nombreux salariés, du travail depuis son domicile a fait naître les probables enjeux du XXIe siècle. En effet, le télétravail a montré de nombreuses facettes séduisantes durant son application. A contrario, certains ont également souligné les effets pervers et les problèmes profonds de cette pratique du travail. Le télétravail fait donc partie des enjeux actuels sur plusieurs volets essentiels de la société.
L’épidémie du Coronavirus a montré, de manière évidente, le caractère parfois insupportable des grandes métropoles. Les logements y sont plus petits et plus chers qu’ailleurs. Dans le même temps, la vie en périphérie suppose des trajets domicile-travail de plus en plus longs.
La fuite, par un certain nombre de familles, des centres-villes n’a pas attendu la crise épidémique. En effet, nous assistons depuis quelques années à un exode urbain. La périurbanisation se développe à grande échelle et les portes des villes accueillent des zones commerciales où tous les commerces, loisirs et services sont présents.
Les possibilités offertes par le télétravail pourraient alors accélérer une tendance déjà à l’œuvre dans nos villes.
Les dépenses en lien avec la location des espaces de bureaux peuvent atteindre des niveaux conséquents pour certaines entreprises. Dès lors, les équipes dirigeantes peuvent voir le télétravail comme une opportunité de réorganiser ces espaces de travail.
Ainsi, si le personnel n’est pas présent en continu dans les locaux, la surface louée peut, de facto, se réduire. Cette piste de réflexion, intéressante d’un point de vue comptable, peut se heurter à d’autres problèmes. En effet, la réduction des locaux et des bureaux à effectifs constants crée nécessairement un côté impersonnel. De nombreux salariés n’auraient plus un bureau attitré, mais devraient le partager avec d’autres collègues. Il sera alors difficile de personnaliser et « d’habiller » son espace de travail..
Le bureau est également un lieu de rencontres, d’échanges et de sociabilisation. Les salariés ne sont pas seulement des agents producteurs et créateurs de prestations. Ils peuvent trouver un certain enthousiasme à discuter, de manière informelle, avec leurs collègues.
Le télétravail annonce peut-être une évolution du monde du travail où les échanges entre salariés seront réduits à la sphère professionnelle. Or, l’être humain reste un animal social et peut difficilement vivre isolé. Par ailleurs, les temps informels peuvent aussi avoir une plus-value dans le travail. Il s’agit, parfois, d’une occasion pour mieux comprendre les pratiques de travail ou l’organisation particulière d’un collègue. Ce sont autant de moments utiles pour créer une culture commune au sein d’une entreprise, valeur essentielle pour atteindre des objectifs collectifs.
Le télétravail à temps complet et pour tous reste mal perçu par les syndicats de défense du personnel. En effet, ils estiment que la remontée des problèmes est plus difficile lorsque les employés sont isolés. Le télétravail réduit ou empêche le partage d’informations autour de telle ou telle situation.
Par ailleurs, le télétravail (surtout lorsqu’il se réalise depuis son domicile) brouille les distinctions entre vie professionnelle et vie familiale. Certains craignent alors que le travail à distance encourage les entreprises à demander davantage d’implication à leurs salariés.
Ce sujet n’est pas nouveau puisque la France a adopté une loi, en août 2016 sur le droit à la déconnexion. Ce droit apparaît à l’alinéa 7 de l’article L2242-17 du Code du Travail. Il est probable que ce droit fasse l’objet de plus de discussions voire de litiges en entreprise avec la montée en puissance du télétravail.
2020 marque donc la naissance d’un télétravail possible et généralisable à grande échelle. Cette année marque aussi le point de départ des futurs problèmes au sein des entreprises, sur la défense des droits des salariés, la question du bien-être ou de l’organisation spatiale et géographique du territoire.
L’année 2020 montre ce que serait une société en télétravail. Cette situation pourrait avoir des répercussions positives en termes de déplacements et de pollution de l’air. Le travail à distance pourrait également complexifier l’exercice des restaurants, bars, cafés et brasseries avec une perte sèche de clients.
Il est alors nécessaire de se préparer personnellement à la montée en puissance du travail à distance. Pour ce faire, il convient de respecter les points suivants :