Freelances : avez-vous déjà entendu parler des « slashers »? Des… quoi? Kazako? Bon, je vous l’accorde, c’est encore un nom barbare, un de ces anglicismes qui pullulent dans le petit monde du web. C’est un terme qui désigne quelqu’un de pluriactif, qui vient du mot anglais slash. Le slasher est en fait un travailleur pluri-compétences, il cumule deux activités très différentes comme Community Manager et professeur, ou apiculteur/rédacteur web… Bref, un animal hybride sortit de nulle part cette bête-là ! Il ne vous aura pas échappé que l’apparition des slashers est concomitante avec le développement des nouvelles technologies depuis le début des années 2000, qui permet de travailler à distance aux quatre coins du monde.
Un slasher peut aussi être un salarié en CDD ou CDI et être freelance en même temps pour compléter ses revenus, ce qui arrive assez fréquemment. Selon une étude internationale du Macinsa global institute, réalisée auprès de 8.000 entrepreneurs en Amérique du Nord et en Europe, il ressort de cette étude que 56% des indépendants sont des pluri-actifs et que, pour 70% d’entre eux, cette pluri-activité est choisie.
Le slashing est un phénomène en plein développement, il rencontre de plus en plus de succès parmi la génération « Y » née entre 1980 et 2000, qui aime exercer plusieurs talents et s’ennuie dans une seule activité. Pour les slashers, c’est un mode de travail idéal qui permet de trouver un remède contre l’ennui, il permet de combiner un travail plus classique avec l’exercice d’une passion et donc d’obtenir une meilleure rémunération, voir de combiner deux passions en même temps !
Pour les slashers, cela leur permet de s’épanouir à la fois professionnellement et personnellement en mettant à profit à 100% leurs capacités. Ainsi, les freelances pluriactifs le sont presque tout-le-temps par choix comme nous l’avons vu. Ce n’est pas une juxtaposition de jobs alimentaires pour pouvoir joindre les deux bouts, mais bien un choix personnel. Les slashers peuvent ainsi exprimer les différentes facettes de leur personnalité et cela dénote un grand sens de l’adaptabilité et de la polyvalence. Le slashing est un mode de vie qui rime avec plaisir au travail et développement personnel.
L’explosion du nombre de travailleurs indépendants dans toutes les spécialités depuis 10 ans fait que la concurrence est acharnée, et que les clients potentiels ont l’embarras du choix. Aussi, les consultants indépendants doivent avoir une stratégie commerciale bien rodée et savoir se différencier de leurs concurrents dans leur positionnement.
Le truc pour se différencier quand on est noyé dans la masse, c’est qu’il faut représenter des valeurs qui parlent à votre public, et pas seulement les qualités objectives et intrinsèques de votre service. Bref, vous devez vendre votre personnalité, l’image que vous voulez transmettre, c’est ce qui leur donnera envie de faire appel à vous pour satisfaire leurs besoins.
Steeve Jobs pensait que les gens passionnés peuvent changer le monde, et c’est comme ça qu’Apple a réussi à révolutionner le monde de l’Informatique en inventant l’Imac, des ordinateurs tout en rondeurs et colorés qui ont soudain ringardisés les PC de l’époque… Pour résumer, la question que vous devez vous poser est : « Quelle est la ou les valeurs que j’exprime dans mon marketing ? » Est-ce que ces valeurs sont plus profondes, plus crédibles que celles de vos concurrents ?
Dans ce contexte, le slashing est un atout, car il intéresse de plus en plus les entreprises. L’enjeu pour ces dernières est en effet de trouver des ressources externes agiles et rapides, et ce sont des qualités que possèdent nécessairement les slashers, car cela demande une grande organisation et un certain dynamisme pour pouvoir jongler entre les différentes tâches. Enfin, ce qui caractérise les slashers, c’est aussi une soif d’apprendre et de compléter leurs compétences, ce qui est toujours bien vu par les entreprises.
Ce développement du phénomène du slashing a plusieurs conséquences sur le Management en entreprise. On peut distinguer 3 types de conséquences. La première concerne les grandes entreprises : jusqu’ici, elles ont vécu ça comme une menace à cause de la culture du CDI, et de la nécessité de loyauté à l’égard de l’entreprise, ce qui les rend méfiantes et critiques envers les slashers. Pourtant, c’est une formidable opportunité manquée car au sein même des effectifs de l’entreprise, ces personnes peuvent s’impliquer dans des projets innovants en dehors de leurs fonctions.
Deuxième conséquence : pour les PME, c’est une source d’économie de faire appel à un slasher interne plutôt que d’embaucher un spécialiste en externe.
Troisième conséquence, pour les écoles et les universités, il y a nécessité de faire un ajustement et de faire une place plus grande aux méthodes d’enseignement pluri-compétences et aux coopérations transversales entre services.
Vous l’avez compris, un slasher est un consultant ou un salarié qui endosse plusieurs casquettes, parfois très différentes. Alors qu’un consultant classique se concentre sur une seule activité, en tant qu’expert, le slasher est capable de travailler en mode « projet » qui nécessite de réunir plusieurs compétences ( Graphisme, développement web, I.A etc. ) ainsi, plutôt que de réunir une foultitude de compétences au sein d’équipes pluri-disciplinaires , avoir recours aux slashers permet de faire des économies, car une même personne va s’occuper de différentes tâches.
Pour les entreprises ayant recours aux contrats de projet, cela peut être une excellente opportunité de rationaliser les équipes. Ainsi ce qui distingue le plus des slashers des consultants, c’est que les consultants vont chercher à s’imposer comme experts dans leur domaine ou dans leur niche, alors que les slashers, eux, ne veulent surtout pas s’enfermer dans une mono-activité et vont mettre l’accent sur leur portefeuille de compétences pour séduire.