Depuis 2016, le raz-de-marée des néobanques à déferlé sur la France ! Ces nouvelles banques, les « fintechs » comme on les appellent -ou entreprises technologiques- taillent des croupières aux banques traditionnelles, les forçant à se restructurer et à s’adapter aux nouveaux usages bancaires des Français. Ceux-ci ont en effet été progressivement éduqués à l’usage des outils à distance depuis la démocratisation d’internet au grand public à la fin des années 90. Ce qui est sûr, c’est que le modèle de la bonne vieille agence physique a du plomb dans l’aile !
L’apparition d’internet à la fin des années 1990 a complètement chamboulé l’univers de la banque, petit monde feutré et rétif au changement. En effet, c’est avec la digitalisation de l’Économie, et l’accès du grand public à internet, que les banques en ligne vont véritablement se faire une place aux côtés des banques à guichet. En 1999, le pionnier, Zebank, filiale de LVMH, fait son apparition dans le paysage bancaire. ING Direct la néerlandaise, et Biboop l’italienne, (disparue en 2005) font leur apparition en 2000. Ce sont pour le moment des banques étrangères qui s’invitent sur le marché français. La seconde génération de banques en ligne, des Françaises cette fois-ci, constituée de réseaux d’assurances transformés en banques comme Axa banque ou Groupama banque font leur apparition en 2002.
Enfin, la troisième et actuelle vague de banques en ligne se composent de réseaux bancaires traditionnels comme qui ont voulu rattraper leur retard en investissant dans la digitalisation. C’est ainsi que la société générale a lancé Boursorama Banque et que le Crédit Mutuel a lancé Fortuneo après avoir fusionné avec le courtier du même nom. En 2014, un ancien de chez BNP Paribas lance le compte nickel, premier compte minimaliste composé d’une carte bancaire et d’un site internet, ouvert même aux interdits bancaires.
Mais si jusqu’à présent, il était possible d’ouvrir et de gérer un compte sur un site internet depuis un PC, il n’était toujours pas possible d’ouvrir et de gérer son compte avec une application mobile. Une lacune enfin comblée en 2016, avec l’arrivée en France de N26, la première néobanque, une allemande.
Depuis le 1er janvier 2015, la loi fait obligation aux micro-entrepreneurs de posséder un compte bancaire dédié à leur activité professionnelle, cette catégorie de freelances doit donc séparer les opérations bancaires liées à leur activité de leurs opérations de la vie perso. Beaucoup de gens pensent qu’il leur faut ouvrir un compte professionnel, mais il n’y a aucune obligation en la matière : juste de séparer le pro du perso. Cela peut se faire en ouvrant un second compte courant dans l’une des nombreuses néobanques qui se bousculent désormais les faveurs des français…
Tout d’abord, il est à noter qu’à côté des néobanques généralistes comme N26, Orange bank, Révolut, Bunq etc. est apparu récemment des néobanques dédiées aux freelances : c’est le cas de Qonto et de Shine ces start-ups proposent des services dédiés aux freelances. (rappels d’échéances, assistance pour devenir micro-entrepreneur, enregistrement de notes de frais, factures, etc.)
L’avantage principal d’ouvrir un compte dans une banque mobile est leur quasi-gratuité. Les services courants sont, en effet, tous gratuits. Terminée la belle époque où les banques traditionnelles pouvaient se gaver sur le dos de leurs clients captifs à cause de l’absence de réelle concurrence et des ententes cachées entre établissements ! Désormais, elles doivent s’adapter ou…mourir.
Et pour un freelance dont les revenus sont par nature irréguliers, l’énorme avantage de ces néobanques et qu’elles n’imposent aucune barrière à l’entrée telle que des revenus minimums ou la non-inscription au FICP, le fichier des incidents de paiement des particuliers. Ce qui est le cas de nombreuses banques en ligne (Fortunéo impose 300 € de dépôt sur le compte à l’ouverture et 1200 € minimums de revenus mensuels, Hello Bank demande 1000 € de revenus mensuels ou un dépôt de 5000 € sur le compte!)
Compte Nickel a été le premier à s’ouvrir à tous, sans conditions de revenus ou de dépôt minimum, mais il s’agit d’un compte sans découvert, sans produit d’épargne ou d’assurance ni chéquier. Il coûte 20€/an. Mais c’est un compte courant avec une carte bancaire et un site internet pour faire ses opérations, basta. En revanche, il est le seul à proposer le dépôt d’espèces chez les buralistes.
Vaut-il mieux ouvrir un compte dans une banque en ligne ou dans une néobanque en tant que Freelance? Ca dépend de vos besoins : pour un compte courant, je pense que les néobanques sont plus intéressantes, surtout celles dédiées aux indépendants comme Qonto ou Shine. Outre leur quasi-gratuité, elles sont très pratiques, car on peut les utiliser en mobilité sans avoir un PC avec soi puisque tout se fait depuis l’application mobile. L’expérience utilisateur est excellente grâce à l’ergonomie des applications ! Mais vous ne pouvez ouvrir qu’un compte courant dans une banque mobile, contrairement aux banques en ligne où l’on peut ouvrir des comptes d’épargne et souscrire des produits d’assurance ou boursiers.
Autre conseil : privilégiez les néobanques françaises comme Compte Nickel, Compte C-zam, Shine, Morning etc. Pourquoi ? À cause de leur RIB français. Malgré la réglementation qui interdit toute discrimination d’IBAN, de nombreuses administrations et entreprises françaises n’acceptent toujours pas les RIB étrangers ! C’est totalement illégal, mais tant que ces entreprises ( Bouygues Télécom, Pôle-emploi, etc.) ne prendront pas des amendes salées sur le coin du museau, comme celles qu’elles encourent avec la RGPD, elles prendront tout leur temps pour se mettre en conformité avec la loi.