Un nombre croissant de freelances choisit d’exercer son activité professionnelle en portage salarial. Pourtant, le portage salarial reste méconnu et est l’objet de nombreux a priori. Voici un petit tour d’horizon sur ce statut afin de balayer les idées reçues dont souffre le portage salarial.
Le portage salarial est un statut à mi-chemin entre le freelancing et le salariat. Un consultant indépendant en portage salarial signe en effet un contrat de travail avec une société de portage qui se charge de toute la gestion administrative de son activité professionnelle. En signant un contrat de travail, le freelance porté bénéficie de la même protection sociale que tout salarié. Un consultant indépendant en portage salarial garde néanmoins la responsabilité de la gestion de sa clientèle. Les missions réalisées pour le compte des clients du freelance font quant à elles l’objet d’un contrat de prestation signée par le consultant, l’entreprise qui fait appel au prestataire et la société de portage.
Certains voient le portage salarial comme une manière pour une entreprise de s’offrir les services d’un cadre sans lui offrir la sécurité de l’emploi. Il faut savoir que le portage salarial s’adresse avant tout aux freelances qui veulent garder leur liberté d’action professionnelle tout en travaillant dans un contexte sécurisant. Le portage salarial n’est ainsi pas une solution viable pour un consultant qui n’a pas la fibre entrepreneuriale nécessaire pour trouver de nouveaux clients et de nouvelles missions. Par contre, un entrepreneur qui souhaite exercer son activité en toute indépendance et en toute sécurité trouvera dans le portage salarial un statut qui répond à ses attentes. En cas de baisse d’activité ou de périodes sans mission, un freelance en portage salarial peut tout d’abord bénéficier des allocations chômage au même titre qu’un salarié. Mais surtout, le portage salarial offre un accompagnement personnalisé sur le long terme aux freelances, par le biais, entre autres, de formation.
Le contrat de travail est souvent perçu comme un dispositif contraignant aussi bien par les entreprises que par les salariés. En portage salarial, le contrat de travail qui lie un freelance porté et une société de portage contient des particularités nécessaires pour s’adapter en souplesse aux spécificités des missions de freelances. Lorsqu’il est difficile pour un consultant indépendant de déterminer avec exactitude une date de fin de mission, le terme de son contrat de travail en portage salarial peut ainsi être conditionné par l’achèvement de certaines tâches ou l’accomplissement des objectifs donnés. Le contrat de travail en portage salarial s’adapte également facilement aux spécificités de chaque freelance. Il peut ainsi être à temps complet ou à temps partiel. Un retraité qui veut compléter sa pension de retraite en travaillant à temps partiel peut aisément avoir recours au portage salarial.
A première vue, les charges sociales et patronales qui pèsent sur le portage salarial font que ce statut est bien plus cher que la micro-entreprise ou la création d’entreprise. Pour réellement comparer les coûts entre le portage salarial et les autres solutions qui s’offrent à un consultant indépendant, il faut néanmoins prendre en compte tout ce que couvrent ces charges. Pour avoir le même niveau de protection sociale qu’un freelance porté, un entrepreneur au RSI devra en particulier avoir recours à des assurances complémentaires pour sa couverture maladie, pour sa retraite voire même pour se prémunir de toute perte d’activité. Les charges acquittées par un freelance en portage salarial couvrent également la prise en charge par la société de portage de toute la gestion administrative de l’activité professionnelle des freelances. Les indépendants au RSI, lorsqu’ils ne passent pas par un cabinet comptable, n’ont pas de frais liés à la gestion administrative de leur activité. Mais en contrepartie, ils doivent se charger eux-même de la facturation et du recouvrement de leurs factures et donc consacrer moins de temps à leur cœur d’activité. Lorsque l’on fait le tour de toutes les charges que doivent acquitter les freelances, l’on se rend compte que le portage salarial n’est pas si onéreux !
Si certaines entreprises ou certains freelances perçoivent le portage salarial comme étant peu sécurisant, c’est avant tout qu’ils ne connaissent pas le cadre juridique dont bénéficie ce statut. L’ordonnance du 2 avril 2015 fixe en effet un cadre juridique précis au portage salarial. Il précise le rôle, les responsabilités et les obligations de tous le acteurs du portage salarial, la société de portage, le client faisant appel à un prestataire ainsi que le freelance. Pour l’entreprise qui a recours à un consultant indépendant, faire appel au portage salarial permet de valider juridiquement les contrats de missions avec les freelances et de s’assurer qu’ils sont couverts par une assurance professionnelle tout en simplifiant leur gestion administrative. Pour les freelances, le portage salarial offre l’assurance d’être payé, même en cas de défaillance du client ou de la société de portage.
Dernière idée reçue qui colle à la peau du portage salarial : ce statut est réservé aux cadres expérimentés ou en fin de carrière qui peinent à rebondir après une période de chômage. Le cadre juridique du portage salarial ne fixe aucune condition d’accès lié à l’expérience ou au statut cadre ou non cadre. Le portage salarial est ouvert à toute personne qui a l’expertise nécessaire pour répondre à la demande de clients. Cadres expérimentés ou jeunes diplômés souhaitant se reconvertir ou devenir indépendant, freelances voulant sécuriser son activité professionnelle… L’accompagnement proposé par une société de portage salarial sait s’adapter aux demandes de tous les freelances. Un jeune diplômé peut par exemple s’appuyer sur le portage salarial pour développer son réseau et apprendre à négocier avec ses clients. Un cadre plus expérimenté qui a travaillé en tant que salarié aura peut-être besoin d’apprendre à se vendre et pourra pour cela bénéficier de l’accompagnement d’une société de portage salarial. Mais le mieux, pour chasser définitivement tous les clichés que vous avez sur le portage salarial, c’est encore d’aller rencontrer une société de portage !