Entre refus catégorique des banques et conditions d’obtention difficiles à remplir , obtenir un prêt bancaire est un véritable challenge à relever quand on est freelance ! A moins que vous n’optiez pour le portage salarial…
Obtenir un prêt d’une banque peut être un véritable chemin de croix pour un travailleur indépendant. La difficulté d’accéder à l’emprunt pour un freelance est de plus amplifiée lorsque les taux de prêt sont bas. Beaucoup de particuliers profitent par exemple de l’attractivité des taux de prêt pour se lancer dans des projets immobiliers. Or, entre un dossier présenté par un salarié en CDI et un dossier présenté par un freelance, un banquier privilégiera l’emprunteur qu’il estime le plus sûr. Une banque, avant de vous accorder le crédit tant convoité, va en effet chercher à estimer votre solvabilité et votre capacité à rembourser les prêts sur le long terme. Pour un freelance, il peut donc être difficile de prouver la bonne santé de son activité professionnelle et sa pérennité dans le temps. Être freelance est en effet bien souvent synonyme de revenus en dents de scie.
De même, en étant travailleur indépendant au RSI, on ne cotise pas à l’assurance chômage et la couverture santé est moindre que celle d’un salarié. En cas de coup dur, un freelance peut donc se retrouver du jour au lendemain sans revenus, même si son activité était jusqu’alors florissante. Autant d’éléments peu propices à rassurer les banques. Il arrive également qu’une banque accepte de prêter à un freelance, mais avec un taux plus élevé qu’elle ne le ferait pour un salarié. Il n’est cependant pas impossible d’obtenir un prêt à un bon taux quand on est freelance. Il vous faudra néanmoins redoubler d’efforts pour constituer un dossier solide et mettre toutes les chances de votre côté.
Si vous êtes freelance et que vous souhaitez faire un emprunt, nous vous conseillons tout d’abord de faire appel à un courtier. Ce dernier vous orientera vers les banques les plus à même de vous proposer un prêt à un bon taux et surtout, il vous aidera à monter un bon dossier. La première chose à faire pour obtenir un prêt lorsqu’on est freelance, c’est d’apporter les preuves que son activité est florissante et pérenne. Il vous sera ainsi nécessaire de fournir vos comptes et vos bilans sur au moins deux années d’activité. Plus vous êtes freelance depuis longtemps, moins vous aurez de mal à prouver que vous êtes solvable et fiable.
Certains critères complémentaires peuvent renforcer la crédibilité de votre dossier : l’absence de découverts, des revenus globalement en hausse… Pour rassurer une banque sur votre capacité à rembourser un prêt, vous pouvez également lui prouver que, dans votre vie de tous jours, vous êtes un bon gestionnaire : pas d’impayé de loyer ou d’autres prêts, une épargne régulière… Se servir de son épargne comme apport initial pour faire un prêt est d’ailleurs un plus quand on est freelance. Si cela ne suffit pas à convaincre une banque de vous accorder un prêt, il vous sera peut-être nécessaire de vous tourner vers vos proches. Tout d’abord, si vous avez un conjoint salarié en CDI, mieux vaut faire un prêt en commun. En dernier ressort, même si vous préféreriez éviter cette solution, vous pouvez aussi demander à un membre de votre famille de se porter caution. Il faut néanmoins savoir que les exigences des banques envers les personnes qui se portent caution pour un prêt seront les mêmes que pour vous.
Monter un dossier pour obtenir un prêt bancaire quand on est freelance peut donc être long et compliqué. Il existe néanmoins une solution qui vous permettra d’emprunter plus facilement de l’argent: le portage salarial. Lorsqu’un freelance opte pour le portage salarial, il signe en effet un contrat de travail avec une société de portage. Or, qui dit contrat de travail dit rémunération. En portage salarial, la société de portage se charge en effet du recouvrement des missions effectuées par le porté et lui reverse le montant de ses missions sous forme de salaire après déduction des prélèvements sociaux et des frais de fonctionnement.
En tant que freelance porté, vous pourrez donc fournir à votre banquier des bulletins de salaire à verser à votre dossier de prêt. De plus, certaines sociétés de portage lissent les salaires versés aux freelances sur plusieurs mois. Vous aurez donc autant moins de mal à prouver à votre banque que vos revenus de freelance sont réguliers. Lorsque vous rencontrez votre banquier pour négocier votre prêt, vous pouvez également mettre en avant un autre atout du portage salarial : les cotisations sociales sont prélevées dès la mission payée. Contrairement à un freelance ayant sa propre société et cotisant au RSI, un travailleur indépendant en portage salarial n’est pas taxé sur ses revenus passés. Être freelance en portage salarial, c’est aussi bénéficier de la même protection sociale qu’un salarié classique, ce qui est propre à rassurer une banque. En cas de maladie ou de congés maternité, un indépendant en portage salarial sera indemnisé comme tout salarié. De même, en cas de période d’inactivité prolongée, un freelance en portage salarial peut bénéficier, s’il a suffisamment travaillé, des allocations chômage, contrairement à un freelance cotisant au RSI.
Enfin, en tant que freelance en portage salarial, vous aurez une retraite équivalente à celle d’un salarié. Un élément important à prendre en considération si l’on veut un obtenir un prêt très étalé dans le temps, un prêt immobilier par exemple. Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour négocier auprès d’une banque le prêt qu’il vous faut. Le portage salarial facilite la vie des freelances sur le plan professionnel comme personnel. Il serait dommage de ne pas en profiter !