En 2016, plus de 4,5 millions d’actifs exercent simultanément plusieurs emplois. Majoritairement des jeunes et des retraités, les personnes intéressées par le cumul d’emplois proposent bien souvent des prestations non salariales, en optant pour le travail en indépendant, pour l’entrepreneuriat, ainsi que pour le portage salarial. Mais alors, quelles sont les conditions pour pouvoir cumuler plusieurs emplois à la fois ?
La tendance est au cumul des activités professionnelles. En effet d’après les chiffres de 2016 du Salon des Entrepreneurs, 22% des jeunes de moins de 30 ans optent pour la pluriactivité. Cette tendance est aussi très marquée chez les cinquantenaires et les personnes en retraite. Si 16% des professionnels actifs cumulent plusieurs activités à la fois, 77% d’entre eux exercent, par ailleurs, des emplois différents de leurs secteurs professionnels. Et pour cause, l’association de métiers peut concerner des catégories socio-professionnelles différentes, mais aussi des domaines d’activité variés. Il s’agit majoritairement d’un choix de vie, étant donné que 3 actifs en cumul d’emplois sur 4 ont opté pour la pluriactivité de leur plein gré.
Cet essor grandissant du cumul d’emplois s’explique par le fait qu’il permet de multiplier les opportunités. Les motivations peuvent être financières, étant donné que c’est un moyen efficace pour augmenter les revenus et parvenir à un salaire convenable. En additionnant les ressources et en cumulant les heures d’activités professionnelles par semaine, le cumul d’emplois améliore le pouvoir d’achat. Outre la nécessite financière, la motivation peut aussi être basée sur le besoin d’une émancipation professionnelle. En testant une activité sans pour autant démissionner de leur principale source de revenus, de nombreux actifs voient dans le cumul d’emplois un moyen pour pouvoir s’accomplir professionnellement, voire pour anticiper une reconversion. Ils peuvent ainsi profiter de la sécurité de l’emploi, tout en se lançant dans leur passion et tout en envisageant de devenir sur le long terme leurs propres employeurs.
Si le cumul d’activités est à envisager pour faire face à la précarité de l’emploi et pour anticiper les baisses de revenus, une bonne organisation est néanmoins nécessaire pour pouvoir en tirer pleinement profit. En effet, une nouvelle activité suppose une augmentation des heures de travail et par conséquent, de nouvelles sources de stress et de fatigue. En se lançant dans de nouvelles activités, certains actifs peinent à établir une réelle frontière entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Heureusement, le portage salarial permet de faire face aux éventuelles surcharges de travail liées au cumul d’emplois. Tout en préservant votre autonomie et en bénéficiant d’une protection salariale, ce statut vous décharge de certaines tâches rébarbatives, notamment grâce à un système de délégation administrative, comptable et fiscale…. Vous pouvez ainsi vous focaliser sur le cœur de votre métier, tout en ayant suffisamment de temps pour exercer votre premier emploi.
Le portage salarial est l’alternative à privilégier si vous envisagez de cumuler les activités. Et pour cause, il s’agit d’un régime alternatif parfaitement adapté aux exigences de liberté offertes par le statut d’indépendant d’un côté et aux impératifs de sécurité garantis par le salariat de l’autre. Facile à mettre en place, ce type de régimes professionnels alternatifs est un tremplin à ne pas négliger en faveur de la création d’entreprise. Parfaitement adapté aux métiers de la création et de la prestation intellectuelle notamment, il vous permet de réaliser un projet professionnel, tout en maintenant un salaire correct durant la période de lancement, peu importe le secteur de votre métier principal. Bien entendu, il sera nécessaire de vérifier au préalable sur votre contrat de travail si votre premier emploi permet le cumul d’activités et de vous renseigner sur les éventuelles clauses applicables.
Le portage salarial offre de nombreux avantages que tout travailleur indépendant ne peut pas refuser, comme l’autonomie, la protection sociale et la flexibilité du travail. Outre la délégation des tâches administratives, les salariés portés peuvent également bénéficier d’une mise en relation avec les clients grâce à des plateformes collaboratives et profiter de la notoriété de la société de portage dans leur démarche marketing. Ainsi, ils peuvent démarrer et gérer leur nouvelle activité plus sereinement et en toute simplicité. Malgré tout, les missions ne s’enchainent pas toujours systématiquement, d’où l’intérêt de cumuler les emplois avant une totale reconversion professionnelle.
Pour exercer simultanément une autre activité avec le portage salarial, vous devez alors vérifier si des clauses de non concurrence ou d’exclusivité ne sont pas mentionnées dans votre contrat de travail. Pour pouvoir exercer légalement un emploi rémunéré en parallèle, aucune clause d’exclusivité ne doit, en effet, figurer dans votre contrat de travail ou dans la convention collective, même si la deuxième activité que vous envisagez de pratiquer ne se trouve pas en compétition avec votre métier principal. Le non respect des obligations de non concurrence ou d’exclusivité peut amener à des sanctions de la part de votre employeur. Si vous êtes, en revanche, fonctionnaire, le cumul d’emplois est possible si l’activité complémentaire est exercée à temps partiel et si vous avez avisé votre responsable hiérarchique ou la commission de déontologie de votre projet.
Si aucune clause de non concurrence ou d’exclusivité n’est mentionnée dans votre contrat, cela ne veut pas pour autant dire que vous pouvez exercer n’importe quelle activité de votre choix. Que vous envisagiez de vous mettre à votre compte avec le portage salarial ou que vous souhaitiez rejoindre une autre entreprise, vous êtes tenu à une obligation de loyauté. Par conséquent, vous ne pouvez pas exercer une activité qui fait de la concurrence à votre premier employeur.