« Le portage salarial est la réponse idéale à la flexisécurité,
cette équation qui semblait insoluble entre attentes du marché et attentes des nouveaux entrepreneurs… »
Retrouvez la tribune d’Hubert Camus, président du syndicat PEPS, repris dans le magazine Entreprendre.
Les entreprises, en quête d’agilité, souhaitent pourvoir faire appel à des renforts ponctuels, le temps d’un projet ou d’un pic d’activité ; les individus aspirent à de plus en plus d’autonomie dans leur vie professionnelle sans pour autant vouloir renoncer aux avantages d’une protection sociale collective.
La loi El Khomri a parachevé le processus de réglementation du portage salarial, qui consiste à introduire entre l’entreprise et son prestataire indépendant un tiers-employeur de façon à convertir les honoraires de ce dernier en salaire. Désormais, le dispositif dispose d’un cadre juridique clair, qui en pose les limites et définit les obligations de chacun.
Ce statut existe en France depuis une vingtaine d’années. Le secteur représente aujourd’hui près de 700 M€ de chiffre d’affaires annuel, pour environ 200 sociétés porteuses et 70 000 consultants portés, et affiche une belle croissance de 20% par an. Mais la fin d’un certain flou réglementaire, et le soutien désormais affiché des pouvoirs publics, vont certainement donner un coup de fouet à la profession !
A cet avantageux statut de salarié, le portage ajoute une grande simplicité administrative. L’indépendant peut se concentrer sur son métier et la réalisation de ses missions. Par ailleurs, la société de portage propose fréquemment à ses consultants des services complémentaires (assistance juridique de fait, espace de coworking, accompagnement des débutants, networking…) qui leur apportent le lien, le soutien et les opportunités qui font parfois défaut à une activité en solitaire.
Enfin, le portage salarial les sécurise juridiquement vis-à-vis de leurs prestataires en éliminant notamment le risque de délit de marchandage ou de recours en requalification. Et les services achats apprécient de signer des contrats en bonne et due forme, garantis par une structure reconnue.
A l’heure où la question de savoir comment encadrer et encourager les nouvelles formes de travail tout en préservant notre modèle social s’annonce comme un des sujets clés du prochain débat présidentiel, il constitue une solution opérationnelle, robuste et efficace qu’il convient de ne pas oublier.
Source : magazine Entreprendre – Dossier Création Small Business – Octobre 2016