Se mettre à son compte sans argent

Vous avez envie de créer votre propre entreprise, mais vous ne disposez que d’un budget modeste pour démarrer ? Ce guide vous livre les 10 points d’attention pour vous mettre à votre compte sans argent.

Identifier ses talents et compétences

Vivre de sa passion est le rêve de nombreuses personnes. Pour votre future entreprise, rien ne vous oblige à rester dans le ou les domaines dans lesquels vous avez déjà travaillé. Les formations que vous avez suivies, vos activités extra-professionnelles, votre vie associative, et même vos loisirs, vous ont permis d’acquérir des « savoir-faire ».

Vous pourriez ainsi avoir des compétences en création artisanale, en cuisine, en jardinage, développées au quotidien, au cours de stages ou de petits boulots, etc. Vous maîtrisez peut-être des logiciels spécifiques ou savez programmer en utilisant différents langages informatiques. Prenez le temps d’y réfléchir et de les lister pour avoir une idée plus large de ce que vous savez faire, et que vous pourriez éventuellement transformer en un métier.

Sollicitez également l’avis de vos proches (famille, amis, anciens collègues, etc.), qui vous reconnaissent un talent dont vous n’avez pas forcément conscience afin de compléter votre introspection.

Choisir une activité

Pour minimiser votre investissement initial, vous devez vous orienter vers les activités qui n’exigent pas la location d’un local ou l’achat d’équipements ou d’un gros stock de matières premières. L’idéal serait de proposer un service dématérialisé ou de travailler chez vous au dans les locaux des clients. Le choix des activités est large :

• vente de produits en ligne ou à domicile ;
• création de produits numériques (e-books par exemple) ;
• services à la personne ;
• intermédiation pour la vente de voyages en freelance ;
• activités artisanales demandant peu de matériel (jardinage, peinture…) ;
• prestations intellectuelles : conseil, formation, sur site ou à distance ;
• activités libérales dans le domaine du bien-être : réflexologue, sophrologue, naturopathe, magnétiseur…

Dans tous les cas, l’apport ne peut pas être réellement nul. En effet, certains frais sont incontournables pour se faire connaître (impression de cartes de visite, conception d’un site web, acquisition d’un nom de domaine…), s’assurer, acheter des fournitures de bureau…

Définir un business plan efficace et faire une étude de marché

Une étude de marché détaillée est incontournable avant toute création d’entreprise. Cet exercice permet de confirmer l’existence d’une demande pour le produit ou le service envisagé sur le marché ciblé. Il sert en outre à analyser les attentes des clients, les concurrents (parts respectives, produits/services, tarifs, positionnement commercial). C’est également l’occasion de s’intéresser aux grandes tendances du secteur, à la réglementation.

Des conclusions de cette étude découleront les grandes lignes du projet et le contenu du business plan. Ce document présente le projet dans son ensemble et le plan d’action pour construire et pilote l’entreprise. Il inclut le budget prévisionnel, essentiel pour déterminer le chiffre d’affaires, anticiper les charges, évaluer le potentiel de rentabilité. C’est un support indispensable pour les éventuels financeurs et partenaires du projet.

Penser aux aides publiques

Les créateurs et repreneurs d’entreprises sont potentiellement éligibles à un soutien financier et à un accompagnement de l’État. Quelques aides publiques sont particulièrement prisées :

• l’ARE (Aide au retour à l’emploi) permet de cumuler les revenus générés par l’activité avec une partie des allocations chômage ;
• l’ARCE (Aide à la reprise et à la création d’entreprise) offre la possibilité à l’entrepreneur de toucher une partie des indemnités chômage sous forme d’avance pour concrétiser son projet ;
• l’ACRE (Aide à la création et à la reprise d’entreprise) accorde une exonération partielle des cotisations sociales pendant les premières années d’activité.

Les entrepreneurs n’ayant pas de capital peuvent solliciter d’autres types d’aides :

• les financements européens, sous forme de prêts et microcrédits, avec la contribution de l’Union européenne ;
• les allègements fiscaux accordés aux entrepreneurs, entre autres l’exonération de la Cotisation foncière des entreprises (CFE) au cours de l’année de la création de votre entreprise, et tant qu’elle ne déclare pas de chiffres d’affaires (ou si celui-ci est trop faible) ;
• les fonds de garantie des régions et départements, particulièrement si vous envisagez de vous implanter dans une Zone de Revitalisation Rurale (ZRR).

Choisir un statut juridique

Définir le régime juridique pour exercer l’activité est un exercice indispensable, mais délicat. Le statut d’auto-entrepreneur est idéal pour se lancer, en raison de sa simplicité de création et de gestion, ainsi que son côté économique.

En effet, la démarche est gratuite, aucun capital social n’est requis, et la micro-entreprise donne droit à une exonération de TVA, sous réserve de ne pas dépasser un certain plafond de chiffre d’affaires.

En cas d’existence d’associés, il est préférable de constituer une société, soit une SAS (Société par Actions Simplifiée), soit une SARL (Société à Responsabilité Limitée).

Développer un réseau professionnel

Le réseau est un atout essentiel pour la réussite de votre entreprise. Il vous connecte aux clients, fournisseurs, distributeurs, et à une communauté qui peut soutenir le projet. Les entrepreneurs qui possèdent de nombreux contacts sont avantagés par rapport aux autres.

Bien entendu, vous pouvez construire et étoffer votre réseau progressivement, en vous appuyant sur vos relations personnelles et professionnelles. En effet, même si vous n’en avez pas conscience, vous disposez déjà d’un réseau constitué de vos amis de lycée ou d’université, de vos connaissances, de vos anciens collègues, de membres d’associations auxquelles vous appartenez, avez qui vous faites du sport ou partagez des loisirs…

En échangeant avec eux, vous pouvez obtenir des conseils, des recommandations, un coup de pouce… ou accéder à des opportunités d’affaires. Il s’agit donc potentiellement de ressources précieuses avec qui il est important d’entretenir des liens.

Penser au financement participatif

Le financement participatif ou crowdfunding permet à des particuliers ou des entreprises de collecter des fonds auprès d’un grand nombre de contributeurs, principalement des particuliers, pour financer la création ou la reprise d’une entreprise.

Sous forme de don, de prêt ou d’investissement, il répond à différents besoins : consolidation des fonds propres, investissements immatériels, financement du besoin en fonds de roulement, développement d’un projet à caractère innovant ou non, complément d’une levée de fonds, etc.

Le « crowdfunding » est cumulable avec d’autres types de financements : prêt d’honneur, crédit bancaire, subventions, micro-crédit, etc.

Maximiser sa visibilité en ligne

En 2024, être visible sur la Toile n’est plus une option. Une stratégie de communication et de marketing digital performante doit être mise en place pour promouvoir vos produits et/ou services après de vos prospects. Quelques points sont primordiaux pour se faire connaitre sur le web, et cela sans se ruiner :

• définir la cible de vos actions de communication ;
• créer votre site internet professionnel et optimiser son référencement (naturel ou payant) ;
• partager votre expertise via des articles de blog ;
• animer votre communauté sur les médias sociaux ;
• assurer votre présence sur Google My Business et Google Maps.

Bien gérer ses finances

Gérer les finances de votre entreprise est souvent un exercice complexe, entre les revenus variables, le paiement des charges, l’anticipation des impôts et cotisations sociales obligatoires, etc. Par ailleurs, si vous êtes un profane, vous pouvez avoir du mal à fixer votre rémunération au vu du chiffre d’affaires encaissé.

L’accompagnement d’un expert ou une formation dédiée est recommandé pour apprendre à piloter vos revenus d’auto-entrepreneur, gérer votre trésorerie, définir les sommes à vous verser à titre personnel, éviter les erreurs courantes, mettre de l’argent de côté, etc.

Se former pour acquérir de nouvelles compétences

Se lancer en tant qu’entrepreneur ne relève pas d’un don, et si vous souhaitez vous lancer dans cette aventure, il est important de vous préparer. Suivre des formations en ligne est un volet essentiel d’une préparation sérieuse. Que vous optiez pour des formations générales, vous guidant dans la création complète de votre entreprise, ou pour des formations plus ciblées visant à acquérir des compétences spécifiques, une telle démarche ne peut être que bénéfique.